BT déclenche une polémique en ouvrant des services CDN

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Avec son nouveau service de diffusion de contenus (CDN), l’opérateur britannique BT est accusé de porter un coup sérieux à « la neutralité des réseaux ».

Les fournisseurs d’accès Internet qui proposent des prestations CDN, cela devient de plus en plus fréquent et cela entraîne des polémiques.

Les spécialistes Content Delivery Networks exploitent des réseaux de diffusion de contenus (via des serveurs cache ou proxy cache) pour accélérer la diffusion vers les internautes. C’est le cas des sociétés Akamaï ou Limelight.

En 2010, le cas du FAI néo-zélandais Orcon qui a déployé sa propre plate-forme au sein de son infrastructure avait été repéré.

Selon le Financial Times, BT Wholesale, la branche « revente en gros de capacités de bande passante » du groupe télécoms éponyme d’origine britannique, propose désormais ce type de prestations, commercialisé sous la marque « Content Connect« .

Il est destiné aux fournisseurs d’accès clients de BT Wholesale (BT Retail et autres FAI). Libre ensuite à ces derniers de répercuter cette facturation à leurs clients finaux (particuliers et entreprises).

Pour Jim Killock, l’un des initiateurs de la campagne Open Rights Group (protection des libertés civiles sur Internet), le développement de « Content Connect » par BT pourrait avoir des répercussions sur les choix proposés aux consommateurs finaux.

Il accuse BT de porter atteinte à l’un des principes fondateurs de l’internet : la « neutralité du Net ».

Jim Killock dénonce les risques de création d’un « Internet à deux vitesses » qui permettrait de facturer un service de livraison rapide vidéos auprès des fournisseurs de contenus finalement dépendant des capacités réseaux de BT Wholesale.

Le porte-parole de l’organisation laisse entendre qu’avec ce système, il serait plus facile pour les acteurs FAI de « verrouiller » le marché en compliquant la tâche des nouveaux entrants.

« Voici le problème soulevé : si les FAI sont en concurrence avec des entreprises sur Internet [comme les hébergeurs ou les CDN, ndlr] et s’ils obligent leurs utilisateurs à passer par leurs infrastructures pour charger des contenus, ils vont nuire à la concurrence et vont limiter le développement de l’Internet, c’est là un danger » , a déclaré Jim Killock.

La crainte est grande de voir les FAI proposer à leurs clients finaux des packages de services, en suivant le modèle des offres d’accès Internet mobile.

Alors que le financement des réseaux à l’heure de l’explosion du trafic demeure une question lancinante.

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