Calcul distribué : nouveau modèle économique ?

Cloud

Le fournisseur d’accès gratuit américain Juno se lance dans le calcul distribué en échange de la poursuite de la gratuité de l’accès à Internet. Censé pallier le déficit du fournisseur, ce modèle économique a cependant peu de chances de se généraliser.

Juno, l’un des plus actifs fournisseurs d’accès Internet gratuit outre-Atlantique, se cherche un nouveau modèle économique. Car malgré ses quatre millions d’abonnés, Juno connaît un déficit de 131 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 114. Après s’être lancé dans l’accès haut débit payant, Juno lance un programme de calcul distribué baptisé virtual supercomputer project et propose d’exploiter les processeurs de ses abonnés pour commercialiser du calcul partagé auprès d’entreprises tiers (laboratoires scientifiques, industriels, etc.).

A l’image du programme SETI@home, Juno distribue donc un logiciel qui permettra, quand l’ordinateur de l’utilisateur se met en mode veille, de lui faire calculer des opérations avant de renvoyer le résultat vers le client. En échange, l’abonné continue de surfer gratuitement. Proposé aux volontaires, le Virtual supercomputer project pourrait être imposé à tous les abonnés. Si l’idée est séduisante, le modèle n’a rien de sûr économiquement. D’abord parce qu’il existe des entreprises prêtes à payer l’internaute pour que celui-ci autorise l’exploitation de son ordinateur (voir édition du 30 novembre 2000). Ensuite, parce que Juno n’a pas encore trouvé de clients intéressés. Il est vrai que le calcul sur des données sensibles doit se faire loin des regards du réseau mondial.

Un modèle économique inadapté à l’Hexagone

Si le succès est loin d’être assuré pour Juno, ce modèle s’applique encore moins en France où l’internaute paye ses communications téléphoniques au temps passé (et n’a donc aucun intérêt à laisser son modem branché en permanence). En revanche, le calcul partagé pourrait très bien s’appliquer sur le câble ou, mieux, l’ADSL, pour offrir des tarifs plus avantageux qu’actuellement. Il reste quand même à trouver des clients intéressés.