Carrefour et Fnac Darty vont négocier des achats en commun

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Comme Casino avec Conforama et Auchan avec Boulanger, Carrefour signe, avec Fnac Darty, un accord de mutualisation d’achats. Avant plus si affinités ?

Les négociations commerciales, c’est mieux à deux ?

Casino et Conforama, comme Auchan et Boulanger, s’étaient engagés sur cette voie l’an dernier en officialisant la création de centrales d’achats communes pour des produits non alimentaires.

Carrefour fait de même avec Fnac Darty, dans le cadre d’un accord de partenariat qui devrait être effectif pour les négociations fournisseurs de 2018 sur l’électroménager et l’électronique grand public en France.

L’Autorité de la concurrence doit encore donner son feu vert, en vertu de la loi du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances (« loi Macron »).

Le texte insère, dans le Code de commerce, un article qui prévoit une notification de ce type d’accord lorsque deux seuils de chiffre d’affaires hors taxes sont concomitamment dépassés : 10 milliards d’euros au niveau mondial et 3 milliards réalisé à l’achat en France.

Qui a dit Amazon ?

Le partenariat Fnac Darty – Carrefour entre dans cette catégorie.

Le premier revendique 702 magasins dans une dizaine de pays, 26 000 employés et 84,5 millions de clients en 2016 pour un chiffre d’affaires de 7,481 milliards d’euros.

Le second dit exploiter près de 12 000 magasins dans « plus de 30 pays », avec 360 000 collaborateurs, plus de 100 millions de ménages clients et un chiffre d’affaires de 85,7 milliards d’euros.

L’annonce intervient au lendemain de la présentation du plan stratégique « Confiance + » de Fnac Darty.

La feuille de route donne la priorité aux synergies entre les deux enseignes*, avec, à moyen terme, un objectif de 4,5 à 5 % de marge opérationnelle, contre 2,5 % en 2016.

L’un des leviers de cette croissance consistera à ouvrir l’outil logistique à des tiers, les magasins du groupe pouvant servir de points-relais. Il est également question de développer des « boutiques dans les boutiques », à l’image de l’espace Darty de 700 m² installé au sein de la Fnac de Lille.

Un plan à trois ?

BFM Business avait évoqué, la semaine passée, l’éventualité d’une telle alliance.

Fnac-Darty aurait déjà tenté un rapprochement l’an dernier, mais Georges Plassat, alors patron de Carrefour, n’aurait pas donné suite.

La gouvernance des deux groupes a évolué depuis lors.

En juillet dernier, Alexandre Bompard avait, après six ans à la tête de Fnac, pris les commandes de Carrefour, tout en restant administrateur du distributeur de produits culturels.

L’Espagnol Enrique Martinez, qui s’occupait du développement de Fnac en zone « Europe du Nord » (France, Belgique, Suisse), avait pris sa suite en tant que directeur général, la présidence du conseil d’administration échéant à Jacques Veyrat.

Dans cette configuration, on s’était permis d’imaginer un scénario d’alliance entre les trois enseignes… lesquelles tiennent aujourd’hui à préciser que leur « partenariat à l’achat » n’aura pas d’impact sur leurs stratégies commerciales respectives.

* L’objectif est d’avoir réalisé, à fin 2018, 130 millions d’euros de synergies. Ces dernières sont aussi bien d’ordre logistique (livraison de certains produits Fnac par Darty, par exemple) que technologiques (convergence des systèmes IT) et commerciales (billetterie sur Darty.com, entre autres).

Crédit photo : Fnac Darty

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