Cédric Ponsot (Universal Mobile International) : « Le câble qui relie le mobile au PC peut faciliter le piratage »

Mobilité

Le président de la société spécialisée dans les divertissements sur mobile veut surfer sur la vague de la personnalisation des mobiles, en exploitant le catalogue d’Universal Music.

Apparue en avril 2002 sous forme d’une coentreprise Universal Music et Vivendi Universal Net, l’ex-VU Net For Mobile s’est transformée en Universal Mobile International, une filiale rattachée à 100% à la maison de disque.

Spécialisée dans le divertissement sur mobile, la société a signé 75 accords avec des opérateurs et des distributeurs localisés dans une cinquantaine de pays. Fort de son catalogue de 40000 contenus en 60 formats et 17 langues, Universal Mobile International recense chaque mois près de 10 millions de téléchargements.

A l’occasion de l’ouverture du Midem (le salon des professionnels de la musique qui se déroule du 23 au 27 janvier 2005 à Cannes), Cédric Ponsot, Président de la filiale d’Universal Music, revient sur le business des services de musique sur mobile en pleine effervescence.

Vnunet.fr : Que représente le marché de la musique sur mobile pour Universal Music ?
Cédric Ponsot : Le marché de la musique sur mobile tourne essentiellement autour de la personnalisation sur mobile. Il est constitué à plus de deux tiers de sonneries (musicales en particulier), le reste concerne les logos. Ce marché est estimé entre 3,5 et 4 milliards de dollars sur 2004 selon différentes sources d’études. Par comparaison, cela représente un peu plus de 10% du marché de la musique (32 milliards de dollars en 2003). En règle générale, la moitié des revenus reste dans les mains des opérateurs mobiles. L’autre moitié est partagée entre le millier de fournisseurs de contenus sur mobile qui comptent dans le monde.

Vnunet.fr : Pourquoi Universal Music a besoin d’une filiale pour explorer la musique sur mobile ?
Jusqu’ici, l’industrie de la musique a été relativement absent de ce marché. Les fournisseurs de contenus sur mobile confectionnaient des sonneries musicales sans utiliser les maquettes originales et donc sans payer de droit aux maisons de disques. En revanche, ils pouvaient s’acquitter de droits auprès des auteurs compositeurs. Avec la création d’Universal Mobile International qui remonte à avril 2002, nous représentons Universal Music dans le domaine de la musique sur mobile. C’est un marché à part entière avec un modèle économique en cours de construction. Les propres résultats financiers d’Universal Mobile International ne sont pas communiqués.

Avec SFR, vous lancez un catalogue de « sonneries de légende » composées de titres emblématiques en son Hi-Fi (Hypersound). Sur le tarif de trois euros TTC pour télécharger une sonnerie, combien récupérez-vous au final ?
Je ne peux pas communiquer sur les conditions spécifiques opérateur par opérateur. Si l’on prend en compte le modèle applicable en Europe, les reversements se situent entre 40 et 80% si l’on est opérateur du service. On obtient la barre de restitution la plus haute avec les services i-Mode, qui est un modèle issu du Japon. En moyenne, cela se situe entre 50 et 60%. Mais il faut prendre en compte les éventuels intermédiaires techniques. Dans ce cas, le taux de rétribution est moindre. Mais nous cherchons toujours à travailler avec le distributeur final. En France, nous travaillons avec les trois opérateurs mobiles.

Après avoir placé des clauses liées à l’exploitation de la musique sur Internet dans les contrats des artistes, vous rajoutez un volet spécifique lié à la mobilité ?
Il y a bien sûr une nécessité de réadapter des contrats pluriannuels. Ils le sont dans la plupart des cas. D’où l’importance de travailler en amont dans le respect de la chaîne des droits. Tous les contrats signés avec les nouveaux artistes intègrent dorénavant ce type d’exploitation. De plus en plus, l’artiste est impliqué dans la déclinaison du mobile et cette partie entre dorénavant dans le plan de lancement de nouveaux albums.

Estimez-vous que la tarification des réels coûts de téléchargement d’une sonnerie est toujours transparente vis-à-vis du consommateur ?
Sur le Wap, oui. Sur les services mobiles 2G et 3G des opérateurs, il est nécessaire de cliquer trois fois pour accepter les conditions au préalable. Les tarifs sont clairement affichés. En revanche, je suis plus prudent dans le monde du SMS où l’on observe des abus. Mais je dirais que le cas de la France n’est pas le pire. En Allemagne, les consommateurs sont très remontés sur le sujet, notamment pour des modèles de souscription par SMS.

Qu’attendez-vous avec le développement des services multimédias en 3G ?
Nous proposons d’écouter des titres intégralement en Allemagne et au Royaume-Uni avec l’opérateur O2. Nous allons lancer une offre dans ce sens prochainement en France. SFR a lancé ce service fin 2003 à l’occasion de la présentation de ses services 3G. Nous croyons surtout à la vidéo sur mobile. Nous étudions la possibilité de lancer des clips vidéo en sonnerie. Il est possible d’imaginer également des boîtes vocales vidéo en 3G. Un correspondant qui cherche à vous joindre alors que vous êtes occupé reçoit un message vidéo pour signaler votre indisponibilité. Nous attendons également l’arrivée en Europe des vidéo tones (sonneries vidéo).

Comment abordez-vous la gestion des droits numériques (DRM), un volet important pour protéger vos contenus ?
La protection des contenus est prise en charge par l’opérateur de réseaux ou par le fabricant de terminal. L’avantage d’un environnement mobile spécifique comme l’i-Mode de l’opérateur japonais DoCoMo est la sécurité. En Europe, l’Open Mobile Alliance, qui regroupe la plupart des acteurs télécoms sans fil, est en train de spécifier des règles communes en matière de DRM. Mais les discussions prennent du temps. En attendant, nous acceptons de travailler avec des sociétés spécialisées dans les applications DRM sur mobile, comme SDC par exemple.

Apparue en avril 2002 sous forme d’une coentreprise Universal Music et Vivendi Universal Net, l’ex-VU Net For Mobile s’est transformée en Universal Mobile International, une filiale rattachée à 100% à la maison de disque.

Spécialisée dans le divertissement sur mobile, la société a signé 75 accords avec des opérateurs et des distributeurs localisés dans une cinquantaine de pays. Fort de son catalogue de 40000 contenus en 60 formats et 17 langues, Universal Mobile International recense chaque mois près de 10 millions de téléchargements.

A l’occasion de l’ouverture du Midem (le salon des professionnels de la musique qui se déroule du 23 au 27 janvier 2005 à Cannes), Cédric Ponsot, Président de la filiale d’Universal Music, revient sur le business des services de musique sur mobile en pleine effervescence.

Vnunet.fr : Que représente le marché de la musique sur mobile pour Universal Music ?
Cédric Ponsot : Le marché de la musique sur mobile tourne essentiellement autour de la personnalisation sur mobile. Il est constitué à plus de deux tiers de sonneries (musicales en particulier), le reste concerne les logos. Ce marché est estimé entre 3,5 et 4 milliards de dollars sur 2004 selon différentes sources d’études. Par comparaison, cela représente un peu plus de 10% du marché de la musique (32 milliards de dollars en 2003). En règle générale, la moitié des revenus reste dans les mains des opérateurs mobiles. L’autre moitié est partagée entre le millier de fournisseurs de contenus sur mobile qui comptent dans le monde.

Vnunet.fr : Pourquoi Universal Music a besoin d’une filiale pour explorer la musique sur mobile ?
Jusqu’ici, l’industrie de la musique a été relativement absent de ce marché. Les fournisseurs de contenus sur mobile confectionnaient des sonneries musicales sans utiliser les maquettes originales et donc sans payer de droit aux maisons de disques. En revanche, ils pouvaient s’acquitter de droits auprès des auteurs compositeurs. Avec la création d’Universal Mobile International qui remonte à avril 2002, nous représentons Universal Music dans le domaine de la musique sur mobile. C’est un marché à part entière avec un modèle économique en cours de construction. Les propres résultats financiers d’Universal Mobile International ne sont pas communiqués.

Avec SFR, vous lancez un catalogue de « sonneries de légende » composées de titres emblématiques en son Hi-Fi (Hypersound). Sur le tarif de trois euros TTC pour télécharger une sonnerie, combien récupérez-vous au final ?
Je ne peux pas communiquer sur les conditions spécifiques opérateur par opérateur. Si l’on prend en compte le modèle applicable en Europe, les reversements se situent entre 40 et 80% si l’on est opérateur du service. On obtient la barre de restitution la plus haute avec les services i-Mode, qui est un modèle issu du Japon. En moyenne, cela se situe entre 50 et 60%. Mais il faut prendre en compte les éventuels intermédiaires techniques. Dans ce cas, le taux de rétribution est moindre. Mais nous cherchons toujours à travailler avec le distributeur final. En France, nous travaillons avec les trois opérateurs mobiles.

Après avoir placé des clauses liées à l’exploitation de la musique sur Internet dans les contrats des artistes, vous rajoutez un volet spécifique lié à la mobilité ?
Il y a bien sûr une nécessité de réadapter des contrats pluriannuels. Ils le sont dans la plupart des cas. D’où l’importance de travailler en amont dans le respect de la chaîne des droits. Tous les contrats signés avec les nouveaux artistes intègrent dorénavant ce type d’exploitation. De plus en plus, l’artiste est impliqué dans la déclinaison du mobile et cette partie entre dorénavant dans le plan de lancement de nouveaux albums.

Estimez-vous que la tarification des réels coûts de téléchargement d’une sonnerie est toujours transparente vis-à-vis du consommateur ?
Sur le Wap, oui. Sur les services mobiles 2G et 3G des opérateurs, il est nécessaire de cliquer trois fois pour accepter les conditions au préalable. Les tarifs sont clairement affichés. En revanche, je suis plus prudent dans le monde du SMS où l’on observe des abus. Mais je dirais que le cas de la France n’est pas le pire. En Allemagne, les consommateurs sont très remontés sur le sujet, notamment pour des modèles de souscription par SMS.

Qu’attendez-vous avec le développement des services multimédias en 3G ?
Nous proposons d’écouter des titres intégralement en Allemagne et au Royaume-Uni avec l’opérateur O2. Nous allons lancer une offre dans ce sens prochainement en France. SFR a lancé ce service fin 2003 à l’occasion de la présentation de ses services 3G. Nous croyons surtout à la vidéo sur mobile. Nous étudions la possibilité de lancer des clips vidéo en sonnerie. Il est possible d’imaginer également des boîtes vocales vidéo en 3G. Un correspondant qui cherche à vous joindre alors que vous êtes occupé reçoit un message vidéo pour signaler votre indisponibilité. Nous attendons également l’arrivée en Europe des vidéo tones (sonneries vidéo).

Comment abordez-vous la gestion des droits numériques (DRM), un volet important pour protéger vos contenus ?
La protection des contenus est prise en charge par l’opérateur de réseaux ou par le fabricant de terminal. L’avantage d’un environnement mobile spécifique comme l’i-Mode de l’opérateur japonais DoCoMo est la sécurité. En Europe, l’Open Mobile Alliance, qui regroupe la plupart des acteurs télécoms sans fil, est en train de spécifier des règles communes en matière de DRM. Mais les discussions prennent du temps. En attendant, nous acceptons de travailler avec des sociétés spécialisées dans les applications DRM sur mobile, comme SDC par exemple.

Le téléphone mobile va-t-il supplanter le baladeur numérique pour l’écoute de la musique ?
Chez Universal Mobile International, nous restons prudents sur le concept de « téléphone couteau suisse ». Le mobile a des avantages certains mais il ne faut pas imaginer qu’il remplacera demain la chaîne du salon. Il a des fonctions de communication avec les autres. Au Japon, les opérateurs se sont rendus compte que 70% des clients qui achetaient des sonneries utilisaient leurs mobiles pour les écouter. Le mobile peut aussi avoir un rôle d’enregistreur pour faire écouter à ses amis un extrait d’un concert auquel on a assisté. La question majeure est de savoir comment les différents appareils vont communiquer entre eux.

Extension des services mobiles aux Etats-Unis
Universal Music Group (UMG) poursuit le développement de ses activités mobiles en inaugurant une division américaine dédiée aux services de musique sur mobile. Elle devrait servir de relais sur le marché américain en lien avec Universal Mobile International, installée à Paris.


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