Cegetel renonce en partie au marché de la BLR

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L’opérateur de télécommunications vient d’annoncer qu’il se retirait du marché de la BLR aux Antilles et en Guyane. Seule la licence pour la Réunion est maintenue. Raisons invoquées : l’absence de marché et le coût. Cegetel marque là un deuxième retrait dans ses offres d’accès Internet au moment même où l’opérateur fait tout pour baisser le prix des licences UMTS.

Que se passe t-il du côté de Cegetel et de ses offres d’accès Internet ? Après avoir annoncé son retrait – surprise – dans la course à l’accès dégroupé (voir édition du 1er octobre 2001), l’opérateur abandonne maintenant le marché de la boucle locale radio en Martinique et en Guadeloupe. Par ailleurs, Media Overseas, autre filiale de Vivendi, devrait rendre lui aussi sa licence. Si bien que sur quatre licences obtenues auprès de l’ART, le groupe n’en garde qu’une, celle obtenue pour le département de la Réunion.

Le retrait de Cegetel du marché de la BLR dans ces régions fait suite à sa décision d’abandonner cet été le marché du GSM jugé trop concurrentiel. Absent dès lors de la téléphonie mobile, Cegetel ne pouvait plus mutualiser ses investissements ou ses infrastructures, notamment pour l’emplacement de points élevés. Situation différente à la Réunion où l’opérateur possède toujours une licence GSM. L’explication de Cegetel semble contestable. Nombre d’opérateurs BLR ne sont pas pour autant opérateur GSM… Mais après études, Cegetel se serait aussi rendu compte que le marché, dans ces trois départements, serait nettement plus réduit que prévu et donc moins rentable.

Faut-il en déduire que le marché de la BLR traverse une mauvaise passe ou tout simplement ne voir dans cette situation qu’une stratégie de Cegetel ? Celui-ci semble depuis plusieurs mois limiter les dépenses sur tous les sujets d’actualité. En abandonnant l’accès dégroupé, le groupe fait certes l’économie d’une infrastructure, mais se prive dans le même temps d’une offre d’accès Internet propre. Même scénario pour la BLR. Concernant le dossier UMTS, l’opérateur a bien tenté de forcer le gouvernement à baisser le prix avant finalement de s’incliner, avec la promesse de celui-ci de revoir le prix des licences. Difficile donc de savoir exactement où va Cegetel. Reuters, il y a quelques semaines, se faisait l’écho de propos d’analystes qui estimaient que si Vivendi Universal a fait le choix de réduire ses investissements dans les télécommunications, c’est en vue de céder sa filiale… Un point de vue toutefois démenti par l’opérateur qui, officiellement, ne souhaite ni se défaire de sa filiale, ni se retirer de l’UMTS. La récente décision du gouvernement de revoir le financement des licences de téléphonie 2G devrait l’y aider (voir édition du jour).

La BLR difficilement rentable ?

Reste le marché de la BLR qui n’est pas très florissant. On se souvient du retrait du câblo-opérateur UPC, actionnaire à 47,5 % du consortium Fortel, un des deux opérateurs avec Firstmark à avoir décroché une licence nationale de boucle locale radio en début d’année (voir édition du 12 mars 2001). Par ailleurs, certaines sociétés détentrices de licences BLR en France ont dans leur capital des sociétés américaines touchées par le ralentissement économique et par l’échec de la BLR dans leur pays. Dès lors, le budget de ces sociétés risque d’être revu à la baisse. Ainsi, tous les opérateurs BLR n’auront peut être pas les reins assez solides pour construire leurs réseaux. Landtel France, rapporte d’ailleurs La Tribune, serait en très mauvaise posture. Le quotidien économique évoque même la défection de l’opérateur (sept licences régionales) voire une faillite pure et simple.

Dans ces conditions, l’ART aura certainement toutes les peines à trouver preneurs pour les licences de BLR à venir… Un dossier qui vient s’ajouter à celui de l’UMTS où deux licences sont encore disponibles.