CES 2015 : promesses et réalité de l’impression 3D

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Pour la deuxième année consécutive, l’impression 3D a son espace dédié au CES. Le point sur les innovations à attendre pour 2015.

Avec 55 exposants recensés, l’impression 3D est bien représentée dans les allées du CES 2015.

Cette technique de fabrication additive, qui consiste à superposer des couches d’un matériau pour créer des objets en trois dimensions, a déjà trouvé des usages concrets dans la mécanique, la médecine, la robotique, l’automobile ou encore le modélisme.

L’une des tendances fortes dans la révolution de l’impression 3D, c’est la course aux nouveaux matériaux. MakerBot s’était déjà engouffré dans la brèche avec des filaments phosphorescents ou changeant de couleur en fonction de la température. Pour sa 6e année de présence au CES, la société américaine filiale du groupe Stratasys est allée plus loin : elle a fait la démonstration de consommables à base de plastique d’amidon (PLA) capables d’imiter différentes matières. En l’occurrence, le bois, la pierre, le bronze et le fer.

Ces composés polymères sont en fait associés à une toute petite quantité du matériau qu’ils doivent imiter. Les objets produits par ce biais ont non seulement l’apparence, mais aussi le toucher et la masse de la matière censée être reproduite. Ainsi le « fer » présentera-t-il des propriétés magnétiques, quand le « bronze » développera une patine caractéristique. La mise sur le marché de ces filaments de nouvelle génération interviendra « avant la fin de l’année », selon MakerBot.

Son concurrent 3DSystems se penche sur une autre problématique : l’intégration de l’impression 3D dans la vie quotidienne. Des accessoires de mode (bracelets, électronique à porter sur soi) au divertissement (planches à roulettes, voitures téléguidées…), le groupe américain estime que 2015 sera une année charnière pour familiariser le grand public. A condition d’exploiter les capacités de personnalisation et de rapprochement usine-consommateur qu’offre cette technologie.

En l’état actuel, 3DSystems exploite des pistes dans des secteurs comme la restauration. Illustration avec l’imprimante CocoJet, conçue en partenariat avec Hershey’s pour imprimer des motifs en chocolat. Autre produit, lancé en 2014 : la ChefJet, que les boulangers-pâtissiers utilisent pour confectionner nappages, glaçages, sucreries et autres décorations.

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Délicieuse impression 3D avec la ChefJet

Il suffira d’un prix

D’autres imprimantes ont un usage plus générique. Cette année, on recense peu de nouveautés chez les grands groupes. L’impulsion vient plutôt de start-up comme Ultimaker, qui décline son imprimante-phare en deux modèles équipés d’une « roue tactile » et d’un écran, ainsi que d’un double extrudeur permettant de mélanger les matières ou les couleurs.

A 1450 et 3030 dollars, les deux nouvelles Ultimaker restent onéreuses pour les particuliers et indépendants qui souhaiteraient s’équiper. Certaines entreprises ont justement fait du prix leur premier argument. C’est le cas du Taïwanais XYZprinting (groupe Kinpo), qui profite du CES 2015 pour présenter la da Vinci Junior, à 349 dollars.

Pour ce tarif, on bénéficie d’une zone exploitable de 15 x 15 x 15 cm, d’un lecteur de cartes SD et d’une précision de l’ordre du dixième de millimètre. XYZprinting se lance aussi dans l’impression de nourriture avec la 3D Food Printer, vendue avec des tubes prêts à l’emploi pour réaliser des motifs « à plat » en sucre ou en chocolat.

D’autres sociétés se penchent sur la possibilité, pour l’utilisateur, de créer ses propres modèles en trois dimensions. 3DSystems a choisi une solution basée sur un stylet et un SDK lié au casque à réalité virtuelle Oculus Rift.

Il existe aussi des solutions de numérisation, mais le processus est généralement long. Fuel3D prétend résoudre ce problème avec le SCANIFY Handheld 3D Scanner. Basé sur une technologie développée à l’université britannique d’Oxford, l’appareil capable de scanner tout objet « en un dixième de seconde » avec une précision à 350 microns (0,35 mm). Il sera vendu 1490 dollars aux Etats-Unis.

Les constructeurs de PC réfléchissent aussi à la meilleure manière d’exploiter les webcams pour numériser des objets en 3D. Plus encore depuis qu’Intel a mis à leur disposition la technologie RealSense, capable de mesurer des objets et d’analyser la profondeur de champ. Acer a développé, pour son netbook Aspire V 17 Nitro, une application dédiée. HP exploite aussi le concept avec son ordinateur tout-en-un Sprout, qui dispose aussi d’un projecteur.

Intel collabore avec HP sur un autre front : une puce Core i7 « Broadwell » équipera les imprimantes 3D du groupe américain, attendues pour 2016 avec la technologie Multi Jet Fusion, qui promet des impressions « 10 fois plus rapides qu’à l’heure actuelle ».

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349 dollars pour cette da Vinci Junior « prête à l’usage » (peu d’options de personnalisation)

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Crédit photo : wsf-s – Shutterstock.com


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