Charles Liebert (LGS Consulting) : « Pinterest est un outil de curation visuel »

Marketing

Spécialiste des réseaux sociaux et du marketing 2.0, Charles Liebert revient sur la nouvelle vague de services communautaires. Pinterest en particulier.

Ex-Digital Marketing Manager d’Orange Vallée (filiale d’innovation d’Orange) et aujourd’hui fier fondateur of LGS Consulting, Charles Liebert est un spécialiste des réseaux sociaux et du marketing 2.0.

A la demande d’ITespresso.fr, il partage son analyse sur Pinterest, l’un des réseaux sociaux les plus en vogue de ce début d’année.

ITespresso.fr : Comment peut-on présenter Pinterest ? Un énième service de partage de lien à la del.icio.us ou un véritable nouveau concept ?

Charles Liebert - Photo Credit Alexandre Very

Charles Liebert : A mon avis, Pinterest est un outil et un service de curation visuel, dans la pure descendance de Ffffound.com/ et Etsy.com/ et Zootool.com/ , il n’y a donc rien de vraiment nouveau…

Personnellement, j’utilise déjà mes comptes Ffffound! et Zootool pour ma curation de social shopping, mais en privé, sans le partager en public comme l’impose Pinterest.

Mais Pinterest a pris un risque inouï, en monétisant, dès sa phase de bêta privé, son activité, en transformant les liens (pins) des utilisateurs, en lien d’affiliation…

Pertinent, quand on sait le levier que peut être le social média dans l’expérience e-commerce, et l’impact sera réel sur ses revenu, et ses négociations, avec les leaders de la distribution online…

Par contre, si je suis un « Influent » (ce que je ne suis pas) sur Pinterest (voir sa page) et que je drive de larges audiences vers les sites ou les pages commercialisant ces produits, il me semblerait incroyable que quelqu’un se fasse de l’argent sur mon dos…

Ce qui fait la force de Pinterest, ce sont les « champions du pointage », qui attirent un grand volume de followers, et génèrent un grand taux de clics.

Hors, si ces « champions » se sentent floués, ils partiront. Et Pinterest verra alors ses revenus drastiquement chuter…

Affaire à suivre donc…

ITespresso.fr : Selon une étude réalisée par Shareaholic (partage de liens sur les réseaux sociaux), Pinterest pourrait générer plus de trafic que Twitter. Les marketeurs 2.0 français doivent-ils prendre cette étude au sérieux ?

Charles Liebert :  Je mettrais un vrai bémol sur de telles annonces… Pinterest est en bêta privé, repose majoritairement sur Twitter et Facebook pour générer de la visibilité et du trafic.

De plus, l’arrivé de la mutation ou fusion de Google Catalogs et Google Offers – marié à la Couche Google+ via le bouton « +1 » (outils de bookmarking et de recommandation personnalisé et ultime) – mettra un coup d’arrêt à l’ascension « hype » que vit Pinterest aujourd’hui.

ITespresso.fr.  Il existe de plus en plus de réseaux sociaux de niche (Pinterest, Instagram, Color, etc.). Mais au-delà du buzz, ces services pourront-ils réellement rivaliser avec des poids lourds comme Facebook, Twitter ou Google+ ?

Charles Liebert : C’est une vrai question. Mais tous n’ont pas les mêmes objectifs. Color n’est qu’un médium de l’instant, de l’événement à plusieurs. Cela reste une niche, mais repose sur des deals possible en « BtoCtoB ».

Oink.com, dernière création du Kevin Rose (Digg.com), est aussi limité. Mais il a pris le choix de permettre le géotagging, en s’intéressant au contenu (produits, ambiance…), plus que le contenant (boutiques, emplacements…).

Buyosphere.com, un nouveau site québécois, qui est un modèle intelligent de social shopping.

Instagram, bien que super champion sur le secteur de l’image, n’offre pas, dans ses fonctionnalités sociales plus de valeur ajoutée que Twitter, Facebook et Google+.

A contrario, un Path vient clairement se placer en futur compétiteur… Sa Timeline est ultra-pertinente, véhicule et regroupe les émotions. Le service est également pluri-contenus. Tout en sachant préserver l’aspect humain, en limitant le nombre de membres de mon réseau de partage.

Au final, ces services sont surtout complémentaires des grands réseaux sociaux et je pense même qu’un Amazon, un Google voire un Apple auraient tout intérêt à les racheter.

Vous pouvez retrouver Charles LIEBERT sur googleplus.charles-liebert.fr et twitter.charles-liebert.fr