Cinq grands acteurs du Net français veulent promouvoir ‘le nouvel Internet’

Mobilité

AOL, Google, Yahoo, Dailymotion et PriceMinister créent l’Association des services Internet communautaires.

Les organisations lobbyistes autour des nouvelles technologies de l’information et de la communication sont décidément prolixes en France. Le petit monde de l’Internet hexagonal vient de voir la naissance de l’Association des services internet communautaires (Asic). Composée des poids lourds du secteur comme Dailymotion, PriceMinister mais aussi les branches françaises de Yahoo, AOL et Google, l’Asic se donne pour mission de « promouvoir le nouvel Internet« .

Car il est question de Web 2.0. Pas seulement comme outil communautaire mais comme moyen de permettre « l’émergence d’activités économiques jusqu’à présent difficilement viables notamment grâce à la possibilité de servir une multitude de micro-audience sur le modèle dit de la ‘longue traîne« , selon le communiqué. Un modèle que les deux start-up française PriceMinister et Dailymotion ont su exploiter avec succès pour s’imposer.

Selon l’analyse de l’Asic, la France serait donc bien placée pour profiter de l’opportunité des développements liés aux nouveaux services Internet. Une étude de Ernst&Young de mars 2007 sur le capital-risque mettait en valeur le rôle de France en matière de Web 2.0 dont les investissements dans le domaine arrivent en tête des mouvements européen (même s’ils restent loin derrières leurs homologues américains).

Une démarche responsable

Encore faut-il être en mesure de répondre aux questions qui s’imposent à ces nouveaux usages. Notamment en matière de sécurité (protection de l’enfance, protection des données, contrefaçon…). C’est à l’ensemble de ses problématiques de développement et de sécurité que l’ASIC entend apporter sa contribution. « Nous, acteurs du web 2.0, souhaitons montrer […] une démarche responsable vis-à-vis des consommateurs, des pouvoirs publics et de l’ensemble des acteurs économiques et culturels« , indique Pierre Kosciusko-Morizet, co-président de l’Asic et PDG du Groupe PriceMinister, dans le communiqué.

Les missions de l’Asic sont assez éparpillées : côté pouvoirs publics et acteurs économiques et culturels, il s’agit de promouvoir les fondements et les valeurs de l’Internet nouvelle génération, mettre en avant ses opportunités (économique et culturelle) et faire comprendre les modèles (techniques et économiques).

Côté consommateurs, la tâche consiste à responsabiliser les internautes et mieux protéger les enfants, définir des bonnes pratiques notamment dans le domaine de la protection des données personnelles et de la protection de l’enfance, lutter contre le piratage, la contrefaçon, et les abus de la liberté d’expression et contribuer à l’émergence de nouveaux modèles.

Autant de points déjà abordés de manières éparse à travers différentes lois et décrets (sécurité informatique, confiance dans l’économie numérique, Dadvsi) et dans les récentes mesures contre le piratage en ligne adoptées à l’issue du rapport de la mission Olivennes. Un premier cas intéressant : Dailymotion  et Kewego n’ont pas signé l’accord tri-partite Etat-FAI-Ayants droit qui ne prend pas en compte « la spécificité de leur activité d’hébergeur ». Une position soutenue par Google France.

Un mouvement alternatif aux initiatives gouvernementales

L’Asic pourrait donc s’inscrire comme un mouvement alternatif (si ce n’est dissident) aux récentes initiatives gouvernementales relayées par le gouvernement validées  forte médiatisation par le gouvernement. Aux yeux de l’Asic, les acteurs du Net seraient mieux placés que les instances gouvernementales pour accompagner le développement des usages de la plate-forme, notamment à des fins sociétales et économiques.

« Les nouveaux usages posent un certain nombre de questions légitimes concernant l’éducation des utilisateurs, la protection des enfants, la protection des données personnelles et la lutte contre la piraterie et la contrefaçon, par exemple, auxquelles les acteurs que nous sommes doivent apporter des réponses concrètes et efficaces« , rappelle ainsi Giuseppe de Martino, co-président de l’Asic et directeur juridique et réglementaire de Dailymotion.

Il restera donc à voir comment et par quels moyens l’Asic compte mettre en oeuvre ses velléités promotionnelles et de développement des usages du Web 2.0, tant en France qu’en Europe. En attendant, la nouvelle association invite les autres acteurs du secteur à venir renforcer ses rangs.