Cisco fait une croix sur son service Cisco Mail

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Cisco met fin à son service d’e-mail hébergé Cisco Mail. Raisons invoquées : trop peu de clients et un désintérêt des entreprises, davantage tournées vers de nouveaux usages collaboratifs.

Cisco vient d’annoncer la fermeture de Cisco Mail, son service de messagerie électronique en mode hébergé inauguré en novembre 2009, souligne Silicon.fr.

« Le produit a été bien reçu », explique par voie de blog Debra Chrapaty, vice-présidente senior et directrice générale, « mais nous avons appris depuis que les clients sont venus à considérer leur e-mail comme un outil mature et banalisé en regard d’un élément différenciateur sur le long terme de leur stratégie de collaboration. Nous avons également entendu que les clients sont désireux d’adopter des outils de collaboration émergents tels que les logiciels sociaux et vidéo ».

Autrement dit, l’e-mail, c’est dépassé face aux nouveaux modes de communication. Un facteur-clé dans la décision de Cisco. Une analyse que partagera probablement Thierry Breton qui souhaite faire disparaître l’usage du courriel chez Atos Origin pour optimiser les performances de ses équipes.

L’arrêt de Cisco Mail obligera ses clients à basculer vers une autre solution, ce en quoi l’entreprise promet de les accompagner. Les salariés chargés du développement et de l’exploitation du service de messagerie continueront d’exercer leurs talents dans les autres départements de Cisco affectés aux solutions de collaboration.

Car Cisco s’inscrit plus que jamais comme un architecte leader des solutions de collaboration, un secteur estimé à 38 milliards de dollars de revenus (selon l’intéressé). Il n’en reste pas moins que l’aventure Cisco Mail aurait coûté quelques 250 millions de dollars à la firme, selon une note du Gartner citée par eWeek.com.

Mais l’arrivée de Cisco sur un marché occupé par Google Apps et autres Microsoft Exchange Online semble s’être révélée trop tardive. Ou pas assez compétitive. Pourtant, l’offre de service à 5 dollars par utilisateur et par mois s’inscrivait dans les tarifs de la concurrence. Mais à ce tarif, Cisco n’offrait que 5 Go d’espace de stockage contre 25 Go chez Google et Microsoft.

Faut-il y voir la raison de l’échec du service (bien que Cisco ne communique pas le nombre de souscripteurs) ou bien un marché de moins en moins intéressant financièrement parlant face à la compétition qui s’y prépare ?

Il n’en reste pas moins que Cisco Mail constituait un rempart face aux offres de «collaboration unifiée» concurrentes et aurait pu constituer un produit d’appel vers une solution plus globale réunissant messageries électronique et instantanée, conférence web et espace de travail partagé. Histoire de trouver de nouveaux relais de croissance à ses offres WebEx et de VoIP, notamment.

Gary Moore devient le numéro 2 de Cisco auprès de John Chambers
Gary Moore vient seconder le P-DG de Cisco avec une mission particulière dans l’activité des services, qui pèse 8 milliards chez Cisco et qui constitue un filon stratégique pour maintenir la croissance, souligne Silicon.fr.
Pour cela il reçoit le titre de COO, Chief Operating Officer,  un titre de direction exécutive qui est devenu rare dans les états-majors des grandes firmes américaines.

John Chambers, 62 ans, conserve la confiance du ‘board’, nul doute là dessus pour le moment. Cet ancien d’IBM et de Wang, est entré chez Cisco il y a 20 ans comme ‘senior vice president, Worldwide Sales and Operations’. En 1995, il est devenu CEO, alors que Cisco venait tout juste de franchir le cap du milliard de dollars. En 2006, il a été nommé ‘chairman’, tandis que Cisco, après une forte croissance et de multiples acquisitions, atteignait alors les 30 milliards.

Gary Moore, à 61 ans, n’est pas perçu comme son successeur potentiel. Officiellement, avec son expérience de 10 ans dans des postes de responsabilité chez Cisco, il vient épauler John Chambers. Il est vrai qu’avant d’entrer chez Cisco, il a été 26 ans chez EDS, champion des services d’infogérance (acquis par Hewlett Packard il y a 2 ans).

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