Cityscoot lève 15 millions d’euros : Paris au bout du guidon

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Premier « gros » tour de table pour Cityscoot. Retour sur le modèle et les objectifs de la start-up qui déploie, à Paris, ses scooters électriques en libre service.

« Quand on se projette en Europe, ça ne paraît pas beaucoup ; mais en France, ça l’est. »

Ainsi Bertrand Fleurose commente-t-il la levée de fonds de 15 millions d’euros bouclée par la société Cityscoot, dont il est président-fondateur.

La banque d’affaires Avolta Partners, basée entre Paris, Londres et Bruxelles, a accompagné cette opération qui mêle dette et augmentation de capital.

LeasePlan France, spécialiste de la location longue durée de flottes de véhicules, y a souscrit au même titre que deux family offices dont l’identité « ne pourra pas être révélée avant le mois d’octobre », nous précise-t-on sans plus de détails. Même chose pour cet investisseur institutionnel actif dans le domaine des infrastructures de mobilité.

On peut penser à Vinci, dont la filiale Vinci Park (devenue Indigo en novembre dernier) s’était engagée, début 2015, à déployer, dans certains de ses parkings, l’offre de Cityscoot ; en l’occurrence, des scooters électriques en libre service.

Où sont les clés ?

Le partenariat s’est arrêté au premier parking, Cityscoot changeant de stratégie pour adopter le « free-floating », sans bornes de restitution, ni clés, ni carte d’abonnement.

C’est sur ce modèle que le service a été lancé, le 21 juin 2016, à Paris intra-muros, comme un maillon intermédiaire entre les vélos (Vélib’) et les autos (Autolib’) en libre service. Il se substitue de fait à Scootlib’, promesse de campagne d’Anne Hidalgo… et sur laquelle la mairie de Paris a finalement pris du recul.

« À défaut d’être financier, le soutien de la Ville est moral. Ils nous donnent notamment un gros coup de pouce en matière de communication », affirme Bertrand Fleurose.

Le dirigeant, ancien trader diplômé de l’université Northeastern (Boston), n’en est pas à sa première aventure dans le domaine des deux-roues motorisés. Il est à l’origine de Scoot Up, concessionnaire et distributeur de scooters dont l’activité a été arrêtée pour se concentrer sur le développement de Cityscoot*.

De Scoot Up, il reste une partie des équipes (sollicitée pour la maintenance des scooters en libre service) et les locaux du 17e arrondissement, qui sont devenus l’atelier et le siège social de Cityscoot, en complément aux bureaux installés dans le 16e.

Des scooters partout

Techniquement parlant, ce n’est pas la première levée de fonds effectuée par Cityscoot, qui a déjà recouru à deux reprises à la « love money » (financement par les proches). Mais c’est de loin la plus significative. Elle devra concourir à l’objectif fixé pour 2020 : avoir déployé 3 000 scooters dans Paris et la proche banlieue.

Il y a quelque temps, il était encore question de 4 500 scooters. Signe d’ambitions revues à la baisse ? Pour Bertrand Fleurose, c’est tout simplement mathématique : les expérimentations menées pendant près d’un an dans la capitale ont démontré qu’un scooter « servait plus de personnes que prévu dans une journée ».

Avec, en l’état, une flotte d’environ 150 scooters (objectif : un millier au premier trimestre 2017), Cityscoot approche des 30 000 trajets. Une location dure an moyenne 18 minutes, pour une distance parcourue de 4 km, selon les chiffres relayés par Challenges.

Par rapport à Vélib’ et Autolib’, il n’y a pas d’abonnement : c’est 28 centimes la minute. Il existe des formules prépayées un peu moins onéreuses : 25 euros les 100 minutes ou 100 euros les 500 minutes.

Paris à tout prix

Pour l’heure disponible sur une zone de 33 km² (voir la carte ci-dessous), le service est accessible de 7 h à 23 h à toute personne majeure ayant la capacité légale de conduire un cyclomoteur – et disposant d’un permis adéquat si née après le 31 décembre 1987).

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Via l’application mobile, on localise les scooters disponibles, on visualise leur autonomie, on les réserve et on les déverrouille, dans les 10 minutes, avec un code à 4 chiffres. Pour terminer la location, on se gare sur une place publique autorisée aux deux-roues motorisés et située au sein de la zone Cityscoot. Un SMS de confirmation est envoyé.

Pour plus de précisions concernant les procédures de démarrage, de stationnement temporaire, de restitution, d’annulation, d’assurance avec Mondial Assistance ou encore de contraventions, on consultera les CGU.

Fabriqués en Pologne par le constructeur allemand Govecs, les scooters disposent d’une autonomie de « 60 à 100 km ». De catégorie L1e (équivalent à un modèle thermique 50cc), ils sont limités à 45 km/h. Il est question de tous les équiper, cet automne, d’un système de double batterie.

Quant à une expansion en dehors de Paris, « on verra fin 2017 pour quelques villes de province. Mais c’est n’est pas une priorité », assure Bertrand Fleurose.

* Le bilan 2015 fait état d’une perte d’environ un million d’euros… sur un chiffre d’affaires nul, l’activité n’ayant été lancée que cette année.

Crédit photo : Cityscoot

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