Claria remplace les pop-ups par des liens sponsorisés

Mobilité

Claria (ex-Gator) lance un réseau de liens publicitaires et un outil de personnalisation, basés sur sa technologie de ciblage comportemental.

Claria revoie son modèle économique. L’éditeur américain, qui distribue gratuitement des utilitaires, tels Weatherscope, un logiciel fournissant la météo en temps réel, ou Gator eWallet, un outil permettant la saisie automatique des identifiants sur le Net, se rémunérait jusqu’à présent via l’affichage de pop-ups publicitaires. Il abandonne aujourd’hui ce format au profit de liens publicitaires, ciblés en fonction du comportement en ligne de l’utilisateur.

Le nouveau format publicitaire de Claria repose sur une technologie de ciblage comportemental propriétaire, intégrée aux logiciels de l’éditeur. Cette technologie scrute les sites visités et les mots-clés tapés par les internautes ayant téléchargés les utilitaires de l’éditeur. A partir de ces données, chaque utilisateur se voit attribuer un profil regroupant ses principaux intérêts (sport, actualité high-tech, cuisine…), et exposer à des liens publicitaires dont le thème recoupe son profil.

Un réseau de liens publicitaires et un outil de personnalisation

La même technologie est intégrée au système du réseau de liens sponsorisés Behaviourlink, lancé par Claria en version de test en juin dernier. Ce réseau, dont le lancement officiel est prévu entre octobre et décembre prochain, permettra aux sites éditeurs de présenter des liens publicitaires, non plus déterminés en fonction du contenu de la page courante, comme c’est le cas sur les autres réseaux (Google, Overture, Miva?), mais en fonction des intérêts manifestés par chaque internaute, dont le profil sera mis à jour au fur et à mesure de leur navigation sur le Net. L’éditeur américain annonce avoir d’hors et déjà signé avec 250 annonceurs intéressés par cette offre.

Les possibilités induites par la technologie de ciblage comportemental ne s’arrêtent pas là. Fin août, début septembre, Claria lancera un autre produit basé sur cette technologie. Baptisé Personalweb, ce produit se présentera d’une part sous la forme d’un logiciel qui permettra à ses utilisateurs de personnaliser la page d’accueil de leur navigateur, automatiquement en fonction de son profil. Ainsi, l’utilisateur qui se rend régulièrement sur les sites d’information high-tech retrouvera sur sa page d’accueil des titres d’actualité recoupant le même thème.

Une autre version de Personalweb permettra aux sites éditeurs d’adapter le contenu de leurs pages à chaque internaute, en fonction des centres d’intérêts qu’ils auront manifestés au cours de leur navigation sur le Web. Dans un premier temps, cette solution sera disponible uniquement en version de test et réservée aux journalistes et aux grands portails.

Une mauvaise image à redorer

Au final, Claria mise sur sa technologie de ciblage comportemental pour redorer son image, fortement altérée par la diffusion de pop-ups. L’éditeur a déjà marqué un point à la mi-juillet, quand Microsoft a baissé le niveau d’alerte sécurité de ses logiciels, passant de la recommandation « mettre en quarantaine » à « ignorer ». Une correction intervenue quelques jours après la naissance de rumeurs portant sur le rachat de Claria par Microsoft, pour 500 millions de dollars.

La société américaine, qui s’appelait auparavant Gator, a déjà essayé d’améliorer sa notoriété par le passé. Elle a notamment changé de nom, en octobre 2003, pour faire oublier les controverses et les démêlés juridiques la concernant. En 2002, Gator a été poursuivi notamment par plusieurs sites d’information, dont le New York Times, qui lui reprochaient d’afficher des pop-ups publicitaires parasitant leurs propres espaces promotionnels. Elle a été condamnée par la Justice américaine dans les semaines qui ont suivies.

Aujourd’hui, sept ans après sa création et une tentative d’introduction en Bourse avortée en 2004, Claria emploie 250 personnes et revendique un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars l’année dernière. L’éditeur gère, par ailleurs, le moteur de recherche Searchscout, le comparateur de prix Market Street Shopping et le portail dédié à l’éducation Jefferson Learning Center.