Comparateurs de prix : la DGCCRF sépare le grain de l’ivraie

Mobilité

Le pôle du Minefi qui surveille les pratiques commerciales a émis des
lettres de rappel à onze services sur douze interrogés. « C’était attendu »,
selon Twenga.fr.

Les comparateurs de prix sur Internet joue-t-il vraiment la carte de la transparence de l’offre ? La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) émet des doutes sur le sujet.

Rattaché au ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, ce pôle dont la mission officielle consiste à « assurer un fonctionnement loyal et sécurisé des marchés » s’est penchée sur les pratiques de outils d’intermédiation mis à la disposition des cyberconsommateurs.

Compte tenu de leur popularité dans la chaîne du commerce électronique (un consommateur sur deux consultent un site comparateur afin de comparer les prix d’un même produit sur le marché pour éclairer son choix), la DGGCRF a mené une enquête dans le courant du quatrième trimestre 2006 sur plusieurs fronts : dans quelle mesure les critères et l’étendue de l’offre soient clairement explicités au consommateur ? Correspondent-t-ils vraiment à la pratique véritable du site ? Quelle est la nature des relations commerciales existant entre les sites marchands et les services en ligne de comparaisons de prix ?

Réalisée par cinq directions départementales de la DGCCRF, cette enquête a permis de vérifier des points de réglementation comme l’information du consommateur sur les prix, publicité mensongère ou la confiance dans l’économie numérique.

Presque tous recalés à divers degrés

Le bilan est loin de tourner en faveur des comparateurs en ligne : sur 12 services en ligne contrôlés (leur nom ne sont pas communiqué), onze ont fait l’objet de lettres de rappel de réglementation. Les manquements portent sur la loyauté de l’information donnée au consommateur. Ainsi, cinq sites présentent un panel des sites référencés souvent présenté à tort comme exhaustif, « dont un privilégiait manifestement ses partenaires commerciaux » selon la DGCCRF. Les informations produits laissent à désirer : imprécision ou le manque d’homogénéité des informations transmises par les sites marchands, les prix TTC incluent-ils ou non les frais de port, le montant des frais de livraison?

Sur le volet des relations commerciales entre sites marchands et les comparateurs en ligne, là aussi, des améliorations peuvent être apportées sur les conditions de vente qui sont parfois incomplètes sur le volet tarifaire et sur les modalités de référencement et de rémunération des sites marchands. Deux rappels de réglementation ont été établis sur ce point. Il existe toujours un gros point noir sur les règles de facturation, qui ne sont pas toujours respectées dans 9 cas sur 12.

« Juste des galeries commerciales »

« Les résultats de l’enquête ne sont pas surprenants. Les comparateurs de prix ressemblent plus à des galeries commerciales qui n’offrent pas l’exhaustivité annoncée », explique Bastien Duclaux, PDG fondateur de Twenga.fr. Ce comparateur de prix n’a pas été visé par l’enquête de la DGCCRF. Compte tenu de sa fraîcheur (Twenga n’a réellement démarré ses activités que l’année dernière), il a échappé aux mailles du filet.

De plus, Twenga estime qu’il échappe aux dérives du système des comparateurs en ayant opté pour un référencement « naturel » des produits et des sites marchands (2500 référencés en l’état actuel). Un modèle calqué sur celui de Google, tout comme ses sources de revenus. Twenga s’appuie sur l’exploitation d’un système de liens sponsorisés. La société a signé un accord dans ce sens avec Yahoo Search marketing il y a deux mois.


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