Compil’ été IT 2013 : spécial Internet

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Que s’est-il passé entre juillet et août sur le Net ? Le duel Google vs Facebook se poursuit, Publicis a marqué les esprits dans le secteur de la publicité et des belles levées de fonds recensées.

Dans les modèles économiques du Net, la publicité sur garde son attractivité au regard des manoeuvres recensées entre juillet et août.

Laissez-vous guider par les liens en hypertexte pour disposer d’un article de fond.

Certes, Google et Facebook sont incontournables dans ce domaine. Mais AOL demeure tenace avec le rachat d’Adap.tv (publicité vidéo en ligne) pour 405 millions de dollars.

Le plus beau coup dans le monde plus global de la communication est signé Publicis. Cocorico : le groupe français de Maurice Levy a annoncé une fusion avec son homologue américain Omnicom pour gravir ensemble la première marche du podium face à WPP (UK).

Il est évident que la révolution du numérique joue un grand rôle dans ce rapprochement. Et le dynamisme technologique de groupes Internet comme Facebook et Google (à la fois partenaire et concurrent) suscite quelques appréhensions (légitimes) de la part des acteurs traditionnels du monde de l’advertising.

Google est désormais perçu comme la première régie publicitaire. Quant à Facebook qui remonte enfin en Bourse, le réseau social diversifie ses offres commerciales au point de viser les annonceurs du monde de la télé !

Au-delà du business (au deuxième trimestre, Google va bien et Facebook fait mieux), place aux nouveautés technologiques : avec le rachat validé de Waze (« GPS social ») pour 966 millions de dollars, Google blinde son offre cartographique et de géolocalisation via Google Maps.

Au passage, la publicité s’incruste sur Google Maps.

La messagerie Gmail apparaît aussi sous un nouveau visage : nouvelle interface favorisant le tri automatisé et insertion publicitaire présentée comme de la « promotion ».

Parmi les pistes d’exploration pour approfondir la dimension « search », la firme Internet met en avant des articles de fond liés aux requêtes des internautes.

Parallèlement, elle pousse l’usage de la personnalisation de la recherche associée à Gmail et Google Plus. Et favorise l’exploitation premium de son outil de vidéo conférence Google Hangouts (Google Helpouts : des cours particuliers en vidéo-bulles).

Fidèle à sa réputation de « touche-à-tout », le groupe Internet a dévoilé Chromecast, une clé HDMI permettant la diffusion de contenus audiovisuel en streaming sur la télévision depuis n’importe quel terminal mobile, PC et Mac.

Tandis que Facebook vient titiller la firme de Mountain View sur le terrain de la recherche.

Son outil Graph Search est en cours de déploiement (aux Etats-Unis mais aussi en France).

Pour favoriser son influence au-delà de la sphère de la plateforme Facebook, le partage des publications est autorisé sur d’autres sites (Embedded Posts).

Parallèlement, un changement de l’algorithme du fil d’actualité devrait favoriser les contributions populaires.

Le réseau social a également acquis Jibbigo, une technologie de reconnaissance vocale et de traduction instantantée. Tout comme Google, Facebook n’hésite pas à dépasser son terrain de prédilection.

C’est le cas dans le domaine du paiement mobile avec une nouvelle expérimentation enclenchée avec une série de partenaires.

Dans la quête de nouveaux marchés, Facebook veut toucher tous les détenteurs de téléphones mobiles (à travers l’application Facebook For Every Phone). Plus globalement, le groupe Internet veut favoriser la pénétration Internet au niveau mondial à travers le collectif Internet.org visant à développer une économie connectée plus globale.

Signe que la sécurité n’est pas infaillible sur le réseau social, la page de Mark Zuckerberg a été piratée (via Gizmodo.fr).

Pour éviter ce genre d’indélicatesse, le niveau de sécurité des communications est renforcé avec le protocole HTTPS installé par défaut. De son côté, Twitter blinde la dimension authentification.

Sous l’ère de Marissa Mayer, Yahoo revient à la surface. Et cela se ressent au niveau de l’audience aux Etats-Unis.

Même si le redressement financier reste à confirmer, le groupe pionnier de l’Internet multiplie les acquisitions de start-up.

Selon les derniers mouvements recensés, Lexity (solutions e-commerce pour les PME), Rockmelt (qui édite un navigateur Web orienté réseaux) et IQ Engines (reconnaissance d’images) rejoignent la galaxie des services Yahoo.

Les réseaux sociaux, parlons-en. Scoop it (start-up d’origine française dédiée à la curation) lève 2,6 millions de dollars.

Mais c’est le canadien HootSuite, qui édite un tableau de bord pour centraliser les initiatives 2.0, qui a réalisé la plus belle levée de fonds estivale : 165 millions de dollars (pour une valorisation dépassant le milliard de dollars).

Amazon reste actif malgré des résultats trimestriels mitigés. Il organise une incursion dans la vente en ligne d’objets d’art.

De manière décalée, Jeff Bezos veut-il devenir un magnat de la presse ? Au cours de l’été, le patron du groupe pionnier dans le commerce électronique a pris le contrôle du groupe de presse Washington Post.

Sur le front de la vidéo à la demande, les actionnaires actuels de Hulu.com (NBC, Disney, Fox…) préfèrent injecter 750 millions de dollars pour assurer le développement du service après avoir tenté en vain de vendre la plateforme VoD.

Autres services en ligne dans le vent : le milliardaire mexicain Carlos Slim injecte 40 millions de dollars dans Shazam (application populaire de reconnaissance musicale par mobile).

Pour les usages mobiles, Uber, qui permet de commander une voiture avec chauffeur, retient l’attention avec une levée de fonds de 361 millions de dollars (2/3 du montant apporté par le fonds corporate de Google).

Toujours dans le domaine du commerce électronique, mais sur le versant européen, Rocket Internet lève 500 millions de dollars.

L’incubateur Internet d’origine allemande, spécialiste des clones de modèles Internet marchand à succès, poursuit son expansion mondiale. Tandis qu’eBay acquiert un spécialiste local des petites annonces en Belgique.

Withings, Neolane, Twitter…Ca bouge aussi dans le numérique en France

En France, Adobe a confirmé dans le courant de l’été le rachat du spécialiste CRM Neolane pour 600 millions de dollars.

Tandis que notre champion de la publicité en temps réel (RTB) Criteo, qui viserait la Bourse, s’est offert le britannique AD-X tracking, un spécialiste du marketing mobile à la performance.

Dans l’Hexagone, on trouve même un nouveau challenger de Google dans la recherche en ligne : Qwant.

Preuve que rien n’est jamais acquis dans le commerce électronique : malgré la reprise par Système U, le cybermarché pionnier Telemarket a fermé ses portes début juillet.

Autres coups plus rafraîchissants repérés dans le domaine des divertissements numériques : alors que le wagon Dailymotion se raccroche au train Orange, Fimalac acquiert AlloCiné (jusqu’ici propriété du fonds américain Tiger Glogal Management) pour monter un grand groupe « e- divertissement » avec des médias en ligne (Webedia, Purepeople, Puremedia…) en France.

Du côté de Vivendi, c’est moins brillant. On ne croit plus au développement des jeux vidéo : le groupe français « médias-télécoms » lâche le pôle Activision Blizzard.

En surfant sur la vague des objects connectés, Withings lève 23,5 millions d’euros et reçoit un soutien remarqué de Bpifrance. La Banque publique d’investissement exprime ainsi un vif intérêt vis-à-vis de l’innovation dans le numérique.

Pêle-mêle, dans les initiatives recensées par les groupes Internet américain pour le compte de la France, Google se lance dans l’assurance et étend son service de musique en streaming (All Access).

Quant à Twitter, il importe Twitter Music. Et un nouveau DG est enfin nommé pour prendre en charge les activités de la France de la plateforme de microblogging : Olivier Gonzalez.

Au-delà du business, il devra répondre également aux inquiétudes vis-à-vis de l’usage du service comme un défouloir servant à propager la haine, quitte à intégrer un bouton d’alerte. Mais Facebook rencontre aussi ce genre de dérive

Dans le courant de l’été, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a monté un exercice de prospective. Il a confirmé que le numérique était perçu comme comme un « incontournable vecteur de croissance pour la France d’ici 2025″.

Traduction de cet engagement : une enveloppe de 600 millions d’euros en lien avec les « Investissements d’avenir » sera dédiée à l’essor de l’économie numérique.

Des quartiers numériques serviront également de leviers pour promouvoir ce pan d’activités.

Mais la question de la fiscalité numérique reste lancinante en Europe.

Pour le compte du G20, l’OCDE a fourni des pistes pour endiguer l’évasion fiscale à travers des techniques d’optimisations fiscales exploitées par des « Géants du Web » comme Google ou Amazon.

Sur le front de la régulation, l’enquête de la Commission européenne visant Google dans le domaine de la recherche et de la publicité semble trouver ses limites, faute de consensus dans la résolution du conflit.

Google risque une sanction importante si les entraves à la concurrences sont confirmées.

Sachant que le groupe Internet de Larry Page est déjà pointé du doigt par les CNIL européennes pour son manque de transparence dans le traitement des données personnelles.

Au-delà de sa forte contribution à l’innovation, le deuxième semestre risque d’être mouvementé pour le groupe Internet leader mondial.

Les soucis de concurrence concernent également Apple. Le groupe de Tim Cook n’est pas en reste avec un litige portant sur la commercialisation des e-books aux Etats-Unis.

En juillet, la firme de Cupertino a été condamnée pour entente illégale en raison de ses liens avec les maisons d’édition.

De quoi refroidir les ardeurs sur des nouveaux segments e-business que les géants du Web seraient tentés de truster d’emblée…

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Quiz : Géants du Web, qui rachète quoi ?

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