Conduite autonome : Ford embarque pour un long voyage avec Argo AI

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Ford compte investir, sur cinq ans, un milliard de dollars dans la start-up Argo AI, qui travaille sur l’IA et la robotique appliquées à la conduite autonome.

Pour monter en puissance sur la R&D en matière de conduite autonome, Ford poursuit sa prospection dans l’univers des start-up.

Le groupe automobile annonce son intention d’investir 1 milliard de dollars sur 5 ans dans Argo AI.

Les activités de cette société basée à Pittsburgh ont démarré il y quelques mois, sous l’impulsion de Bryan Salesky (CEO) et Peter Rander (COO), tous deux sortis de l’université Carnegie Mellon, connue pour ses travaux sur la robotique.

Le premier fut, pendant trois ans, chargé des projets de voiture autonome chez Alphabet (Google), en tant que directeur de l’entité qui se nomme aujourd’hui Waymo. Le second avait quitté Uber en septembre dernier. Il travaillait sur la même thématique, à un moindre niveau hiérarchique.

Niveau supérieur

Bien que l’investissement soit échelonné sur cinq ans, Ford passe immédiatement actionnaire principal d’Argo AI, qui devient par ailleurs sa filiale.

Dans la pratique, la jeune pousse continuera à fonctionner avec son board*. Comme Ford, elle y détiendra deux sièges, un cinquième étant réservé à un directeur indépendant, selon Recode, qui précise que le groupe automobile compte placer son directeur R&D Raj Mair et son vice-président John Casea.

L’objectif d’ici à la fin de l’année reste d’atteindre les 200 collaborateurs. Pour Ford, il s’agit toujours de lancer, à l’horizon 2021, la production de masse de véhicule « SAE Level 4 » en mesure de se déplacer dans des environnements limités en superficie, tels qu’un campus. En ligne de mire à plus long terme, des véhicules autonomes de niveau 5, pour lesquels il n’y aura plus de restrictions géographiques.

Le consommateur lambda ne serait pas concerné dans un premier temps. La priorité serait donnée à l’émergence de flottes de véhicules autonomes mis à disposition d’acteurs spécialisés dans la mobilité urbaine, à l’image d’Uber.

L’écosystème Ford

Il n’est pas exclu qu’Argo AI ouvre, moyennant licence, sa technologie à d’autres constructeurs.

Du côté de Ford, qui a inauguré début 2015 à Palo Alto (Californie) son centre R&D « spécial véhicules autonomes », l’un des derniers « gros » investissements portait sur Velodyne LiDAR (prise, pour 75 millions de dollars, d’une participation minoritaire dans ce fabricant de capteurs laser).

Également présent au capital de Civil Maps (systèmes de cartographie 3D adaptés aux véhicules sans chauffeur), Ford a acquis une licence exclusive auprès de Nirenberg Neuroscience, start-up qui cherche à reconstituer de manière artificielle les circuits d’information entre l’œil et le cerveau humains. Et mis la main sur l’israélien SAIPS, spécialiste de la vision par ordinateur.

Le rival General Motors a lui aussi fait un pari à 1 milliard de dollars. C’était l’an dernier, avec l’acquisition de Cruise Automation. S’y ajoute, entre autres, une prise de participation à hauteur de 9 % du capital de Lyft (concurrent d’Uber), pour 500 millions de dollars.

* La démarche vise à attirer les talents en proposant des stock options.


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