Confidentialité : coup de chaud pour Google Street View au Brésil

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Liée à l’espionnage de réseaux Wi-Fi à travers le monde, l’affaire Google Street View refait parler d’elle au Brésil, dans un contexte d’incertitude après les révélations autour du programme d’écoutes électroniques PRISM.

Un nouveau volet s’ouvre dans l’affaire Google Street View, liée à l’espionnage de réseaux Wi-Fi à travers le monde.

Entre 2008 et 2010, le groupe Internet aurait, dans le cadre de son projet qui vise à photographier les rues du monde entier, collecté illégalement des données qui transitaient via des réseaux sans fil domestiques non sécurisés.

Déjà sanctionné pour ce motif au Royaume-Uni, en Allemagne puis aux États-Unis, Google comparaît désormais devant la justice brésilienne, saisie par l’IBDI, institut chargé de superviser l’application du droit de l’informatique à l’échelle du pays.

Comme le note la presse sur place, la multinationale adopte la même ligne de défense que lors des précédents procès.

Elle reconnaît en l’occurrence avoir, via ses fameuses ‘Google Cars’, intercepté des informations, mais celle-ci étaient essentiellement destinées à dresser une carte des points d’accès sans fil avec leurs adresses MAC (Media Access Control) et leurs SSID (Service Set Identifier).

Son argumentaire s’articule aussi autour d’une conception globale des communications électroniques, assimilant les réseaux Wi-Fi à des fréquences radio… par là même accessibles publiquement.

Quant aux « quelques informations personnelles des Brésiliens » qui ont pu être aspirées au passage, Google assure ne pas les avoir exploitées « au sein de ses produits et services ».

Mais Sergio Palomares, avocat de l’IBDI, est formel : les paquets en question, interceptés sans discernement, contenaient « fort probablement », pour certains, des éléments hautement confidentiels.

Il est question d’adresses mail, de fragments de messages électroniques, de documents professionnels, d’historiques de navigation Web, de mots de passe transmis en clair, etc.

Sommé de livrer les données en question au plus tard pour le samedi 16 novembre, avec la menace d’une pénalité de 50 000 dollars par jour de retard (amende maximale : 500 000 dollars), Google ne s’est toujours pas officiellement exécuté.

Son assignation en justice s’inscrit dans le cadre d’une des nombreuses ramifications du dossier PRISM : les écoutes massives pratiquées par l’administration Obama sur le Brésil, avec comme première cible la présidente Dilma Rousseff.

Google nie pour sa part tout lien avec l’Agence de sécurité nationale (NSA).

Plusieurs documents exfiltrés par le technicien Snowden ont pourtant démontré que les autorités américaines ont collecté des centaines de millions de données d’utilisateurs – dont celles de Street View ? – en exploitant une faille dans le mode d’interconnexion des data centers de Google.

C’est dans ce climat d’incertitude que le Brésil a déclaré vouloir instaurer un ‘droit du sol’ obligeant les grands acteurs américains du cloud à construire leurs data centers sur place.

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