Conflit VTC : une journée dense sur fond de tensions qui perdurent (update)

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Le gouvernement essaie d’apaiser les tensions entre chauffeurs VTC et plateformes de réservation (Uber en premier lieu). Pas évident au regard des crispations.

(Update 14h15) : Les discussions au ministère ont été suspendues à 13h30. Elles devraient reprendre vers 19 heures. Selon Europe 1, trois syndicats y participent (Capa-VTC, Unsa-VTC, Actif-VTC et la CFDT), et l’association de chauffeurs de VTC indépendants AMT (Alternative mobilité transport). Côté plateforme, Uber y assiste. Cette suspension serait notamment due à des concertations avec la société Internet, dont le siège social se trouve en Californie, pour cause de décalage horaire.

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Le gouvernement tente de reprendre la main sur le conflit des VTC alors que les regards se portent sur la position d’Uber. Ce matin, Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des Transports, a convié les fournisseurs d’apps mobiles pour réserver les VTC.

Au-delà des acteurs français (Chauffeur-Privé, LeCab, Marcel Cab…), c’est Uber (15 000 chauffeurs en France, 1,5 million d’utilisateurs) qui se retrouve au cœur des contestations.

Depuis la semaine dernière, les changements de la politique tarifaire inhérente à l’activité des « partenaires » (nom officiel des chauffeurs Uber) a déclenché le mouvement de protestation, qui a abouti à des opérations escargots, des blocages de portions et des actes de violence.

Six gardes à vue ont été enclenchés dans le courant du week-end pour réprimander les comportements les plus radicaux.

Interviewé par Le Parisien, Thibaud Simphal, manager général d’Uber Europe de l’Ouest, dénonce les intentions une minorité de chauffeurs (100 à 200) « très violents et très durs ».

« Ce sont des casseurs qui prennent la France en otage. Résultat, les manifestations ont dégénéré. Nous avons reçu 300 appels la nuit dernière [entre vendredi et samedi, ndlr] de chauffeurs et passagers agressés », poursuit le patron de la plaque régionale d’Uber en Europe de l’Ouest. Des plaintes ont également été déposées contre trois syndicats et certains représentants pour diffamations et menaces. 

Thibaud Simphal assure que sa société fournit aussi des efforts pour « améliorer le métier : rentabilité, couverture sociale, désinscription d’une plateforme ».

Des arguments que contestent des syndicats de chauffeurs privés comme l’UNSA-VTC au nom de « l’ubérisation » perçue comme « une servitude au numérique » qui aboutit à la précarité.

Ils ressentent « une dérive des plateformes », en estimant que le modèle économique tourne en défaveur des chauffeurs VTC et que la couverture sociale est défaillante.

Le gouvernement souhaite trouver « les modalités d’une sortie de crise » et « mettre fin immédiatement aux violences et blocages ».

Parallèlement, la proposition de loi sur le transport public particulier de personnes, poussée par Bruno Le Roux et Laurent Grandguillaume, poursuit son chemin sur fond de difficulté à trouver un consensus parlementaire.

A en croire la navette parlementaire, on en est arrivé au stade de la lecture seule du texte issu de la commission mixte paritaire (CMP) attendue aujourd’hui à l’Assemblée nationale en séance publique. Le Sénat devrait suivre le 21 décembre.

La réunion avec le gouvernement et la fin des discussions autour du texte de loi vont-elles apaiser les esprits ? Rien n’est moins sûr.

Le député Laurent Grandguillaume, co-porteur de la proposition de loi, dénonce ce matin sur Twitter « le refus de dialogue » d’Uber avec les chauffeurs VTC qui dure « depuis des mois ».

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