Conseil national du numérique: des remous sur le renouvellement du collège

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A la demande du gouvernement, la présidente du CNNum Marie Ekeland doit réviser la composition du collège de l’instance. Certains membres prêtent à polémique.

A peine nommée à la tête du Conseil national du Numérique, Marie Ekeland doit gérer un problème de casting. Sous la pression du gouvernement, elle doit revoir la composition du collège de membres de l’organisme parapublic de consultation sur les aspects du digital.

Avec la publication de la liste des 30 membres bénévoles répartis en trois catégories (économie, académique et société civile), des polémiques sont apparues avec certaines personnalités ayant intégré le cénacle.

Après avoir soutenu Marie Ekeland dans la composition de son équipe CNNum « en intégrant des points de vue dont certains peuvent être différents de ceux du gouvernement », Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au Numérique, fait marche arrière.

Au nom du gouvernement, il vient de demander à la Présidente de l’instance « de proposer une nouvelle composition du Conseil ».

Mounir Mahjoubi précise par voie de communiqué diffusé mercredi soir : « Le Conseil National du Numérique a besoin de sérénité pour travailler, et les derniers échanges sur la composition du Conseil soulignent que ces conditions ne sont pas pleinement réunies. »

Emballement sur Twitter

Que s’est-il passé deux jours après la présentation officielle du nouveau collège dans les locaux du CNNum désormais installé près du méga-incubateur Station F dans le XIIIème arrondissement de Paris ?

En fait, des polémiques se sont élevées à propos de la nomination d’au moins deux personnalités du quorum « société civile ».

En première ligne, la députée Valérie Boyer (LR, Bouches-du-Rhône, qui vient de prendre les fonctions de Secrétaire générale adjointe du parti de Laurent Wauquiez) conteste la présence de Rokhaya Diallo dans la liste au nom de prises de position singulières.

En guise de présentation officiel, le CNNUm a fourni un profil de Rokhaya Diallo en survol : « essayiste » et « réalisatrice » s’intéressant au problème de « l’inclusion ».

Mais la députée LR soulignent d’autres traits de pensée plus tranchés dans son communiqué diffusé hier (13 novembre).

« Vous nommez Rokhaya Diallo qui considère le voile comme un marqueur de féminité », s’insurge Valérie Boyer.

La députée cite également une pétition contre Charlie Hebdo qui avait été diffusée en 2011 après une attaque contre la rédaction du journal satirique en 2011 et signée par Rokhaya Diallo.

De son côté, le gouvernement se montre également critique vis-à-vis de ses opinions autour de la dénonciation d’un « racisme d’Etat ».

Dans un tweet, Rokhaya Diallo fustige les pressions à son encontre en lien avec sa nomination au CNNum.

Autre nouveau membre du CNNum dans le collimateur de la députée LR : Hicham Kochman (alias Axiom).

Présenté comme un rappeur, beatmaker et producteur de musique, il dirige notamment la société KeakR, qui édite une application numérique gratuite dédiée aux musiques urbaines.

Valérie Boyer tape fort contre le rappeur Axiom « qui associe les Français à des porcs » dans une de ses chansons. Une interprétation perçue comme une déformation de son texte d’origine qui a déplu à l’intéressé.

Hicham Kochman envisage une éventuelle « suite judiciaire » à l’encontre de la députée pour dénoncer ce qu’il considère comme une manipulation digne de l’extrême-droite.

Mise à part le communiqué officiel, le gouvernement n’a pas apporté de commentaires sur les cas particuliers qui se distinguent et les réactions générées.

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