Contenus exclusifs : Canal Plus et SFR attaquent Orange

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Les querelles sont sans cesse alimentées dans le domaine des contenus exclusifs liés aux offres triple play.

Les batailles juridiques entre Canal Plus et France Telecom n’en finissent pas… Cette fois, c’est au tour du groupe audiovisuel, associée à SFR, toutes les deux filiales du groupe Vivendi, de déposer une plainte devant l’Autorité de la Concurrence contre Orange.

Les deux parties attaquantes pointent du doigt le fait qu’il faille souscrire à l’offre triple play d’Orange (Internet, téléphone, télévision) pour pouvoir avoir accès à certains contenus audiovisuels exclusifs que la filiale de France Telecom diffuse, comme les matches de la Ligue 1 de football ou son bouquet thématique Cinéma-Séries.

« Nous mettons en cause les pratiques d’Orange qui, avec ses chaînes Sport et Cinéma Séries, a recours à la vente liée », a déclaré Bertrand Méheut, le P-DG de Canal PLus, dans un entretien au quotidien La Tribune.  « Orange vend aussi à un prix prédateur, c’est à dire à perte, en proposant les matches de Ligue 1 de football à 6 euros par mois. Il cherche à favoriser l’acquisition d’abonnés ADSL par des contenus sur lesquels son intervention génère une inflation de prix artificielle », ajoute-t-il.

Mais Orange, de son côté, mène son propre combat dans le domaine des contenus exclusifs en prenant pour cible… Canal Plus. Le FAI avait en effet déposé une plainte contre la chaîne cryptée en janvier dernier… en l’accusant d’abus de position dominante concernant son offre de contenus exclusifs.

Orange lui reproche d’avoir multiplié les abus en signant des accords de distribution exclusive de contenus avec des chaînes comme Canal J, Eurosport, LCI, MTV ou Disney Channel. Orange souligne que ces programmes peuvent en effet être visionnés par les abonnés à une box Internet… à condition de souscrire à un abonnement CanalSat.

En outre, Orange est déjà sous la surveillance de l’Autorité de la Concurrence. L’institution a récemment reçu une requête de la part de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, visant à déterminer si « la constitution, de la part d’opérateurs de communications électroniques, d’offres de contenu exclusives qu’ils réserveraient à leurs abonnés, peut induire des effets anticoncurrentiels ou présenter des risques pour la concurrence et fera des recommandations pour prévenir ces derniers ».