Contrefaçon : Alibaba est rattrapé au collet par Kering

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Le groupe français de luxe Kering accuse Alibaba d’avoir enfreint la législation sur les marques et de faciliter la production et la vente de contrefaçons sur ses places de marché.

Aux Etats-Unis, Kering, qui détient des marques comme Gucci, Yves Saint Laurent ou Puma, a porté plainte contre Alibaba.

Le groupe Internet chinois, coté sur le Nasdaq depuis septembre 2014, est accusé par le groupe français Kering (produits de luxe & styles de vie) pour infraction à la législation sur les marques et de faciliter la production et la vente de contrefaçons.

La plainte a été déposée vendredi devant un tribunal fédéral de Manhattan. Les marques Gucci, Yves Saint Laurent et d’autres marques du groupe Kering demandent des dommages et intérêts à Alibaba.

Les plateformes e-commerce du groupe Internet chinois sont concernées comme Alibaba.com, Taobao.com ou Tmall.

C’est la deuxième plainte déposée par Kering à leur encontre. Mais la première, remontant à juillet 2014, avait été retirée très rapidement. Sur la foi de documents judiciaires, une résolution du litige entre les deux parties était en cours.

Cette fois-ci, le groupe de François-Henri Pinault considère que la marketplace Alibaba fournit des outils promotionnels aux contrefacteurs de ses produits afin de faciliter leur vente aux Etats-Unis.

Dans le document de référence de la plainte consulté par Reuters, l’exemple d’un grossiste marchand chinois vendant des sacs Gucci dans une fourchette de prix entre 2 et 5 dollars destinés à un gérant d’une boutique au détail s’il acquiert un lot de 2000 unités. Alors qu’un sac authentique Gucci coûte 795 dollars l’unité.

Le groupe Kering se montre consterné en constatant que les ventes de contrefaçons continuent alors qu’il avait fait remonter l’information sur les fraudeurs au groupe Alibaba.

Le groupe chinois est régulièrement accusé de favoriser la contrefaçon. Néanmoins, en 2012, les Etats-Unis avaient retiré Taobao de la liste de sites suspectés de favoriser la contrefaçon.

Dans les éléments fournis à la SEC (autorité américaine de régulation des marchés boursiers) pour préparer l’introduction en Bourse, Alibaba avait évoqué ce problème.

« Bien que nous ayons pris des mesures pour vérifier l’authenticité des produits vendus sur nos marketplaces et limiter les risques d’infractions de propriétés intellectuelles détenues par des tierces parties afin de limiter les dépôts de plaintes, les dispositifs ne réussissent pas toujours. »

L’an passé, des accords de coopération avec d’autres marques de luxe comme Louis Vuitton (groupe LVMH) avaient été signé.

Et Alibaba s’était rapproché d’organisations en charge de la lutte anti-contrefaçons comme l’International AntiCounterfeiting Coalition, le China-Britain Business Council et le Korean Intellectual Property Council.

Régulièrement, les places de marché son épinglées pour des affaires de contrefaçons. Rakuten/PriceMinister a établi un baromètre diffusé régulièrement à ce sujet et, en juillet 2014, eBay a signé un accord à l’amiable avec LVMH après des années de procédures en justice.

(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : AHMAD FAIZAL YAHYA)

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