Coupler PGI et serveur d’applications pour séduire les PME-PMI

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Les PME-PMI sont désormais la cible prioritaire des éditeurs de PGI. Ces derniers fourbissent leurs armes pour répondre aux attentes de ce type d’entreprises. C’est dans ce but que le français Adonix, après avoir sorti il y a quelques mois une version « Web » de son produit, l’associe aujourd’hui au serveur d’applications Java d’IBM.

Sur de nombreux marchés de l’édition logicielle, le principal foyer de croissance se situe dorénavant du côté des PME-PMI ou mid-market (entreprises de moins de mille salariés). C’est notamment le cas des PGI (progiciel de gestion intégré). Les grands comptes en étant pour la plupart dotés, c’est bien auprès des entreprises de taille plus petite qu’il faut chercher de nouveaux clients. Aussi la bataille s’annonce-t-elle âpre entre d’un côté les gros éditeurs de PGI tel SAP, qui abordent désormais cette cible, et de l’autre la pléthore de petits offreurs dédiés au mid-market.

C’est dans ce contexte que l’un de ces « petits » éditeurs, le français Adonix, propose son PGI, X3, « packagé » avec le serveur d’applications Websphere Express d’IBM, lequel est une version allégée du célèbre serveur d’applications Java spécialement conçue pour les PME-PMI. Websphere Express se caractérise par une interface d’administration simplifiée afin de le mettre à la portée d’entreprises qui ne disposeraient pas forcément de compétences avancées en développement. A noter qu’IBM décline cette approche aux autres briques de la suite WebSphere : le broker de messages MQSeries, la solution de portails WebSphere Portal et l’offre de commerce électronique WebSphere Commerce. Car, à l’instar des éditeurs de PGI, IBM cherche lui aussi à placer ses logiciels d’infrastructure auprès des petites et moyennes entreprises.

Ouvrir le PGI aux travailleurs nomades

Mais revenons au couplage X3 ? WebSphere. « Il permet », explique le directeur marketing et communication d’Adonix, Yves Revault d’Allonnes, « de répondre à une demande forte des PME-PMI : l’ouverture sécurisée du système d’information à leur personnel nomade, tels les commerciaux qui peuvent ainsi vérifier à distance l’encours d’un client, l’état d’un stock ou réaliser une commande? » Le couplage de X3 avec WebSphere Express vient compléter le lancement il y a quelques mois de la version totalement « webifiée » de X3, c’est-à-dire accessible à l’aide d’un simple navigateur. A l’époque, l’éditeur présentait cette caractéristique comme un avantage concurrentiel décisif afin de remporter l’adhésion des PME-PMI. Quelques mois plus tard, qu’en est-il de la demande des PME-PMI, alors que la restriction des budgets informatiques semble à l’ordre du jour ? « Il est vrai », reconnaît Yves Revault d’Allonnes, « qu’après un début d’année 2002 très positif, le deuxième trimestre a été morose. La période des vacances qui a suivi n’a pas arrangé les choses. En revanche le quatrième trimestre se présente très bien. Il n’y a pas eu d’annulations de projets mais plus des reports dans le temps. »

Très logiquement, le contexte concurrentiel se ressent de cette année difficile : le mouvement de consolidation du marché se poursuit, tant au niveau national qu’international. Adonix lui-même a acquis il y a quelques mois la société Abel Guillemot et on a appris cette semaine la fusion de Mapics et de Frontstep. En somme, les « petits » se rassemblent afin de mieux résister à l’assaut des gros éditeurs de PGI tels SAP et de Microsoft, présent sur ce marché depuis le rachat de Navision. « On ne voit pas beaucoup plus SAP qu’avant », observe Yves Revault d’Allones. « En revanche, il y a un dynamisme certain de Navision, même si le but à long terme de Microsoft n’est pas de vendre du Navision ici ou du Great Plain aux Etats-Unis mais de disposer de fonctionnalités de gestion afin de les intégrer à .Net et ainsi de valider cette architecture. Son objectif d’ici deux à trois ans est d’attirer des éditeurs de produits verticaux plus pointus qui seront vendus en tant que services Web ».