Crowdfunding : la France contribue peu au phénomène Kickstarter

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Devenue, en près de cinq ans, une institution du financement participatif, la plate-forme Kickstarter a permis de lever plus d’un milliard de dollars de fonds… essentiellement aux États-Unis.

Le 3 mars 2014 restera gravé sur les tablettes de Kickstarter.

Ce lundi, la société américaine a sabré le champagne pour célébrer le franchissement d’un cap symbolique : celui du milliard de dollars levé sur sa plate-forme de financement participatif ouverte le 28 avril 2009. Plus de la moitié de cette somme a été injectée au cours des douze derniers mois, signe d’un phénomène qui prend de l’ampleur.

Sur les quelque 5,7 millions d’investisseurs recensés dans 224 pays, 30% ont soutenu plus d’un projet, se découvrant une vocation de business angels. Qualifiés de « return backers », ils ont contribué à hauteur de 619 millions de dollars, soit 62% de l’enveloppe totale. Leur dynamisme n’est pas étranger au record absolu atteint le 13 mars 2013, avec 4,03 millions de dollars investis.

A 10 millions de dollars, la participation des internautes français, sans être marginale, reste largement inférieure à celle des Allemands (21 millions), des Australiens (31 millions), des Canadiens (44 millions), des Britanniques (54 millions)… et des Américains (663 millions). Cette frilosité s’illustre aussi dans l’Hexagone, où 50 à 70 millions d’euros ont été drainés en 2013 sur une trentaine de plates-formes actives, contre près de trois milliards d’euros à l’échelle de la planète.

En déplacement dans la Silicon Valley, François Hollande a récemment rappelé sa volonté de donner « une nouvelle impulsion » à ce mode de financement participatif pour « le rendre aussi incitatif qu’aux États-Unis » et en faciliter l’accès aux entreprises comme aux investisseurs. Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation de l’Économie numérique, a justement présenté, le 14 février une version réactualisée du texte destiné à encadrer le crowdfunding.

Certaines des barrières administratives qui conditionnaient jusqu’alors la contribution des particuliers depuis un site de crowdfunding labellisé sont levées. L’opération ne requerra plus la communication préalable de données à l’administration, concernant notamment les revenus et le patrimoine du prêteur.

Quant aux entreprises, elles pourront désormais lever des fonds sans rendre de comptes à l’Autorité des marchés financiers (AMF). Si rien ne change concernant le don, le prêt rémunéré est désormais ouvert aux particuliers, jusqu’à 1 million d’euros par projet, à hauteur de 1000 euros maximum par prêteur, « pour diversifier le capital-risque ». Pour ce qui est de la prise de participation (« Equity crowdfunding »), il sera proposé aux plates-formes de financement participatif de se mettre en règle vis-à-vis de l’AMF afin d’inclure les entreprises françaises dans leur offre.

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Crédit photo : maulsmash – Shutterstock.com

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