Crowdlending : Unilend fait la jonction avec les banques

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La TPE française Artlices, qui a affolé les compteurs sur Unilend, a décidé de mixer crowdlending et prêt bancaire pour financer son développement en Europe.

Il aura fallu un peu plus de 28 jours à Artlices pour atteindre son objectif de financement sur Unilend.

Entité du groupe SIFRA (Bel Air Fine Art), la SAS localisée à Saint-Tropez exploite une galerie d’art contemporain connue sous le nom de Galerie des Lices.

Pour développer sa présence en Europe (en s’implantant plus précisément à Venise), elle avait sollicité la communauté à hauteur de 400 000 euros.

Originalité de l’initiative : elle s’inscrit dans le cadre d’un plan de financement qui implique l’injection de 400 000 euros sur 6 ans par un établissement bancaire. Quant aux associés, ils apporteront 200 000 euros supplémentaires.

En plus d’illustrer la complémentarité entre les différents canaux de financement*, cette campagne marque une nouvelle étape pour Unilend : le compteur affiche 1 323 prêteurs, une participation sans précédent sur la plate-forme française de prêt aux TPE/PME.

Le précédent « record » avait été établi par Sycomore (conception et intégration de systèmes audio et audiovisuels sur mesure, notamment dans les musées), qui avait levé 200 000 euros auprès de 1 209 prêteurs.

Artlices se distingue aussi en levant une somme sans précédent sur Unilend. La marque était jusqu’alors fixée à 250 000 euros, somme levée fin 2014 par Outil Précis (spécialiste de la découpe de matériaux par électroérosion)… et en juin dernier par Alliances Est (distribution de solutions d’impression).

Actif depuis près de deux ans dans le secteur du crowdlending, Unilend revendique près de 200 entreprises financées avec succès sur sa plate-forme, pour un investissement global de plus de 14 millions d’euros.

Pour se rémunérer, la société fondée par Nicolas Lesur et François Prioux prélève, auprès des emprunteurs, 4 % de la somme réunie lorsque l’argent des prêteurs est versé. Elle récupère également 1 % par an du capital restant dû sur les remboursements mensuels des emprunteurs.

En l’état actuel, le montant des emprunts peut s’échelonner de 10 000 à 500 000 euros. Les prêteurs définissent leur taux d’intérêt entre 4 % et 10 %. Dès que la somme est réunie, l’emprunteur ne réunit que les meilleures offres et reçoit son argent.

On recense aujourd’hui, en France, une cinquantaine de plates-formes agréées par l’ORIAS (association rattachée à la Direction générale du Trésor). Elles ont le statut d’Intermédiaire en financement participatif.

Du côté des prêteurs, il faut bien comprendre que ce circuit de financement alternatif présente un risque de non-remboursement. C’est ce qui est arrivé avec Smok-It (commercialisation de cigarettes électroniques en grande distribution), financé sur Unilend et finalement placé en redressement judiciaire.

* Avec l’ouverture, en France, du crowdlending et du financement participatif au sens large, de puissants lobbys financiers se sont activés. Des passerelles commencent aujourd’hui à s’ériger. Par exemple entre Allianz et SmartAngels, BPCE et Bolden… ou encore Groupama Banque et Unilend.

Crédit photo : Miriam Doerr – Shutterstock.com


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