Du cuivre à la fibre : le plan d’action d’Orange

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Orange compte couvrir 9 grandes villes en 2016 et 12 millions de foyers à l’horizon 2018 avec sa fibre optique. Et gérer en parallèle l’extinction du cuivre.

Orange avait annoncé la couleur au mois de mars lors de la présentation de son plan Essentiels 2020 : l’opérateur allait « mettre le turbo sur la fibre ».

Le P-DG Stéphane Richard a donné, ce mercredi, davantage de détails sur la feuille de route à court et moyen terme.

D’ici à fin 2016, il est question de couvrir 9 grandes villes en FTTH : Bayonne, Brest, Caen, Lille, Lyon, Metz, Montpellier, Nice et Paris… qui sera « la première capitale européenne entièrement fibrée » (30 % des habitants sont éligibles à l’heure actuelle).

Pour Delphine Ernotte, directrice exécutive d’Orange, il s’agit surtout de mettre en place un plan de commercialisation efficace : « A partir de mai 2015, nous proposerons la fibre à tous les clients éligibles » en garantissant la gratuité de l’installation à domicile.

Orange entend aussi lancer, l’été prochain, une offre de services visant à améliorer la qualité du réseau local du foyer pour profiter pleinement du potentiel de la fibre. Laquelle devrait passer – dans un premier temps pour les clients de l’offre haut de gamme Jet Fibre – de 500 Mbit/s maximum en réception à 1 Gbit/s (pour 250 Mbit/s en émission, contre 200 Mbit/s actuellement).

De 4 millions de foyers couverts à l’heure actuelle, Orange compte atteindre les 12 millions en 2018 et les 20 millions en 2022. Soit 60 % des résidences en France. Des déploiements sont en cours dans 530 communes de 73 départements, couvrant un parc potentiel de 13,2 millions de foyers.

Les investissements s’élèveront à 3 milliards d’euros rien que sur les trois prochaines années. Mais pour Stéphane Richard, la fibre est « un vrai levier de valeur », garant d’une hausse du revenu moyen par abonné du fait de la consommation démultipliée de services et de contenus… ainsi que l’arrivée d’objets connectés.

Adieu le cuivre

Le déploiement de la fibre est aussi l’occasion de mettre en oeuvre l’extinction du cuivre telle que préconisée dans le rapport Champsaur. Pour Delphine Ernotte, l’objectif est « d’avoir un seul réseau à entretenir ». La commercialisation des offres ADSL sera stoppée dans les zones qui seront couvertes en fibre.

L’extinction totale du cuivre impliquera toutefois une coordination avec l’ensemble des utilisateurs du réseau vieillissant. En l’occurrence, les autres opérateurs, avec lesquels des discussions sont en cours. Orange devra par ailleurs s’assurer que l’ensemble des services supportés par la paire de fils téléphonique puissent être transposés sur l’infrastructure optique (ou sans fil) avant de couper la dernière ligne RTC.

Et qu’en est-il des zones moins denses ? Orange s’appuiera sur des accords de mutualisation signés avec ses concurrents et auprès des collectivités dans le cadre des réseaux d’initiative publique (RIP).

Selon Stéphane Richard, « Iliad et Bouygues Telecom sont de très bons partenaires dans le co-investissement de la fibre ». Comme le note cependant Silicon.fr, la question se pose pour Numericable-SFR sur les zones câblées où la fibre vient concurrencer une infrastructure déjà en place que le « câblo » n’a aucun intérêt à doublonner.

Quelle que soit l’issue des discussions avec Numericable-SFR, Orange s’engage à déployer la fibre sur ces zones. L’opérateur entend aussi rester vigilant sur les conditions de concurrence qui émergeront des réseaux publics.

Pour Stéphane Richard, « c’est trop facile de demander de gros investissements aux opérateurs pour créer ensuite un far west en termes d’offres ». Il s’agira donc d’éviter la mise sur le marché d’offres « prédatrices qui déstabilisent le modèle économique de la fibre ».

Crédit photo : Christophe Lagane – Silicon.fr

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