Cybelangel lève des fonds : à la recherche des datas perdues dans le Web profond

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Serena Capital investit 3 millions d’euros dans une start-up qu’il a incubée : Cybelangel, qui fouille le Web non indexé pour détecter les fuites de données.

Les liens se renforcent entre Serena Capital et Cybelangel.

Après avoir accompagné la start-up en phase d’incubation, la société d’investissement y injecte 3 millions d’euros via son véhicule paneuropéen Serena Data Ventures, dédié au big data et à l’intelligence artificielle*.

Distingué lors de la dernière édition de la conférence Slush (où se retrouvent les entrepreneurs de la tech européenne), Cybelangel s’était aussi signalé au FIC 2014, en remportant le « Prix de la PME innovante ».

Déjà à l’époque, l’entreprise fondée en février 2013 avait trouvé son positionnement : localiser les documents sensibles en accès libre sur Internet et alerter leurs propriétaires avant qu’une exploitation malveillante ne puisse en être faite.

Ces documents, Cybelangel va les chercher dans les profondeurs du Net, entre Dark Web et objets connectés. Bref, toutes les parties du réseau typiquement non indexées dans les moteurs de recherche traditionnels.

La détection des fuites de données s’effectue sur la base d’une liste de mots-clés constituée notamment de noms de domaines, d’adresses IP, ainsi que de noms de filiales, de marques et de produits. Différents niveaux de raffinage des éléments collectés sont proposés, allant d’incidents préqualifiés à des rapports d’incidents détaillés.

Cybelangel y a associé une deuxième brique : un service de détection de la contrefaçon, sur les sites marchands, les plates-formes de vente ou encore les réseaux sociaux. Ce marché représente, selon la start-up, qui reprend les statistiques de l’Organisation internationale de normalisation, un manque à gagner de 500 milliards de dollars pour les entreprises et de 100 milliards pour les États.

Repaires de hackers

Sur le cœur de son offre, Cybelangel dit indexer chaque jour « plus de 10 millions de données » et détecter « plus de 100 millions de nouveaux documents » dont la présence sur le Net est souvent liée à la négligence de partenaires industriels et commerciaux.

On parle là éventuellement, comme le CEO et cofondateur Erwan Keraudy le confiait dernièrement à BFM Business, des « votre prochain projet de fusion-acquisition », « votre business plan pendant 5 ans » ou « vos prochaines molécules que vous préparez pour dans 8 ans »…

Pour identifier les risques qui pèsent sur ses clients parmi lesquels « la moitié du CAC 40 », la start-up suit aussi les forums de discussion underground où se retrouvent les hackers, comme le souligne La Tribune.

Revendiquant 1,4 million d’euros de C.A. et un résultat net positif sur son exercice 2016 (contre une perte de 44 000 euros l’année précédente), elle recherche actuellement, entre autres, un analyste data et un ingénieur développeur Python.

Le développement sur la partie R&D est l’un des objectifs que portera la levée de fonds. Il s’agira aussi d’ouvrir un bureau sur le marché américain, à New York en l’occurrence, dans la lignée de la signature de contrats à l’international, auprès notamment de groupes allemands et irlandais.

À plus court terme, il faudra représenter, au côté d’une trentaine d’autres jeunes pousses, la France au G20 des entrepreneurs, qui se réunira à Berlin du 15 au 17 juin.

* À cette occasion, Bertrand Diard, cofondateur de Talend et associé à Serena Data Ventures, rejoint le conseil d’administration de Cybelangel.


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