DAMAE Medical lève des fonds : des algorithmes pour dépister le cancer

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DAMAE Medical, qui associe imagerie haute résolution et algorithmes pour dépister le cancer de la peau sans biopsie, lève 2 millions d’euros.

Un ticket de plus pour le Paris-Saclay Seed Fund.

Lancé en début d’année* avec une enveloppe de 50 millions d’euros pour soutenir les start-up des étudiants, jeunes diplômés et chercheurs de l’université Paris-Saclay, le fonds d’amorçage met ses billes dans DAMAE Medical.

Spécialisée dans le financement de l’innovation en santé et biotechnologies, la société de gestion Kurma Partners participe aussi à ce tour de table annoncé à 2 millions d’euros.

Idinvest Partners et News Invest sont également de la partie, aux côtés de business angels à l’identité non spécifiée.

D’un montant sans précédent pour DAMAE Medical, l’opération était initialement envisagée pour 2016. Elle accompagnera le passage à la phase commerciale pour le dispositif de dépistage du cancer de la peau que la jeune pousse teste entre autres à Saint-Étienne.

Et la lumière fut

Le dépôt des statuts de la société remonte à septembre 2014. Mais l’équipe dirigeante s’était structurée dès janvier 2013, avant de déposer, en fin d’année, un brevet pour sa technique d’imagerie médicale destinée à diagnostiquer les tumeurs cutanées sans biopsie.

Le dénommé Arnaud Dubois est à l’origine de cette technologie. Enseignant-chercheur à l’Institut d’optique (laboratoire Charles Fabry), il y a rencontré ses deux collaborateurs Anaïs Barut et David Siret, alors en cursus.

La première occupe aujourd’hui la présidence de DAMAE Medical. Son associé, lui aussi diplômé de HEC, est directeur général.

Pour imager des tissus vivants sans les prélever, la start-up exploite un procédé de tomographie par cohérence optique.

Un faisceau de lumière est projeté sur la surface à analyser. On mesure alors, avec une caméra haute cadence, les interférences qui résultent de la superposition dudit faisceau avec la lumière que réfléchissent les microstructures du tissu organique… dont la structure est ainsi reconstituée par informatique.

Le résultat ? Une coupe verticale avec une résolution cellulaire et une profondeur de pénétration de l’ordre du millimètre, alors que les technologies actuelles d’imagerie médicale in vivo fournissent des coupes horizontales à 500 µm, assure DAMAE Medical.

Cap sur 2018

En première ligne, le mélanome, forme la plus grave du cancer de la peau, où les cellules tumorales, directement en relation avec la circulation sanguine, peuvent se répandre jusque dans les organes par les ganglions lymphatiques.

D’après les statistiques compilées par l’association MelanomeFrance, la probabilité de survie sans récidive pour un diagnostic au stade 1 est de 92 à 97 % cinq ans après traitement. Elle n’est plus que de 53 à 83 % au stade 2 et tombe en dessous de 20 % au stade 4.

Outre une détection précoce qui suppose des économies pour l’Assurance maladie, la technologie de DAMAE Medical présente l’intérêt de ne pas détruire les tumeurs, qui peuvent donc faire, si nécessaire, l’objet d’une analyse génétique pour déterminer si le problème est localisé ou s’il existe un risque de cancer généralisé.

L’idée à terme est d’assurer le dépistage d’autres cancers, par exemple pour vérifier, après une opération du sein, qu’il ne reste plus de cellules tumorales. Mais le premier objectif est d’amorcer les ventes au 1er semestre 2018, en France, puis en Allemagne, comme Anaïs Barut le confiait récemment à La Tribune.

* HEC, l’Institut d’optique et le CNRS font partie des 17 établissements que fédère l’initiative.


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