dBase, le Ph?nix de la base de données ?

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Une société américaine a repris, il y a quelques mois, la distribution et le développement d’un des plus vieux outils de manipulation de données, dBase. Une nouvelle version, baptisée dB2K, se veut plus adaptée aux besoins actuels du Web. Retour sur les hauts et les bas du logiciel phare de feu Ashton-Tate.

Gestionnaire de bases de données et langage de programmation, dBase a incontestablement marqué l’histoire de la micro-informatique. A la fin des années 80, l’application d’Ashton-Tate détenait un quasi-monopole sur le secteur. Et puis, en 1994, Microsoft a investi le marché avec Access. Et dBase, alors propriété de Borland, n’a pas résisté au raz-de-marée. Depuis quelques mois, pourtant, une nouvelle société tente de lui donner une seconde jeunesse, notamment au travers d’une nouvelle version numérotée 5.7, que l’on pourrait qualifier de version « déboguée » de dBase V, mais, surtout, grâce à un nouveau kit de développement, dB2K.

Point fort : la simplicité du langage de programmation

Qu’est-ce qui se cache derrière dB2K ? Rien qui ne fasse plaisir aux utilisateurs encore nombreux de programmes dBase. Le langage de programmation a été conservé et agrémenté de nouvelles fonctions pour le rendre plus adapté à Windows et aux applications Internet. Point important, une nouvelle volonté d’ouverture vers le monde extérieur permet de lancer une requête SQL ou XML à partir du programme dBase, ou d’ouvrir des fichiers de systèmes « poids-lourd » comme Oracle, Informix, SQL Server… La simplicité du langage de programmation de dBase était en grande partie responsable de son succès passé. Peut-être le sera-t-elle encore aujourd’hui.

Reste que les nouveaux distributeurs de dBase ne manquent pas de courage, après l’histoire plutôt chaotique de cette application. Son inventeur, Wayne Ratlliff, avait d’abord eu comme intention, à la fin des années 70, de transposer sur un micro-ordinateur un programme de base de données jusque-là utilisé sur des gros systèmes (mainframes). Son logiciel, baptisé Vulcan, était capable de créer une table, de créer et sauvegarder des données et aussi d’utiliser des programmes en mode texte pour afficher et imprimer des données. Il a commencé alors à le vendre par correspondance.

Persuadé du potentiel de Vulcan, un certain George Tate convainc Wayne Ratliff de créer une société pour vendre le produit. Elle sera baptisée du nom « chic » d’Ashton-Tate, même si M. Ashton n’a jamais existé. Remanié et rebaptisé dBase II (il n’y a donc jamais eu de dBase I), le programme a commencé à être vendu pour 650 dollars… Nous sommes en 1980.

Le succès de dBase III pour DOS

Quelques années plus tard, avec l’apparition des premiers PC, une version DOS est créée : dBase III, rapidement suivie de dBase III Plus. D’un maniement plus aisé, dBase avait alors conquis plusieurs millions d’utilisateurs à travers le monde. Son langage de programmation, relativement proche du langage naturel, permettait de créer simplement des application de bases de données, mais aussi de comptabilité ou même des applications scientifiques. De nombreux clones de dBase ont alors vu le jour, dont notamment FoxBase, qui se payait le luxe d’être plus rapide que l’original.

En 1988 sort dBase IV pour DOS, plus puissant et plein de bogues. Lente à réagir, la société Ashton-Tate se laisse également dépasser par la vague Windows, dont la version 3.0 est disponible en 1990. C’est à cette époque que Borland rachète dBase. Toutefois, malgré les compétences des développeurs de Borland, devenu Inprise depuis, dBase n’a pas résisté aux nouveaux gestionnaires de bases de données directement développés pour Windows. On croyait dBase définitivement disparu, mais dBase France, filiale de dBase Inc., le ressuscite. DB2K, est vendu par abonnement annuel pour 575 euros HT, le renouvellement de l’abonnement coûtant 359 euros HT.

Pour en savoir plus :

Le site de dBase France