Débat autour du système anticopie CPRM

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La vague de protestations qu’a entraînée l’annonce du CPRM, un système anticopie à la source, c’est-à-dire sur les médias eux-mêmes, pourrait amener ses auteurs à assouplir leur procédé. Notamment vers une solution d’activation optionnelle de la protection, comme l’a proposé un membre du groupe de travail de l’ATA (l’interface des disques durs EIDE). D’autres appellent tout simplement au boycott.

L’annonce d’un nouveau système antipiratage intitulé CPRM (Content protection for removable media) proposé par le 4C Consortium, géré par Intel, IBM, Matsushita et Toshiba, a entraîné de nombreuses protestations aux Etats-Unis. Ces protestations, dont The Register, qui a révélé l’affaire, se fait un plaisir de mettre en ligne les principales lettres, pourraient obliger les acteurs à revoir une partie de leur copie. Rappelons que le système du CPRM repose sur un encodage des données copiées à partir d’une clé créée selon le numéro de série (ou autre identifiant unique) du support de stockage quel qu’il soit : disque dur, Zip, disquette, CD-Rom, DVD… (voir édition du 26 décembre 2000). La mise en place d’un tel système revient à bloquer la distribution de tout type de fichiers (y compris de simple documents textes, par exemple) d’un support à l’autre à moins de passer par un serveur de « réencodage ». Difficile à imaginer ! Activation optionnelle ou boycott ?Des solutions sont donc soumises au T13, le comité de travail sur l’interface ATA des disques durs du NTICS (National Commitee on Information Technology Standards) qui doit statuer sur l’intégration ou non du CPRM dans la prochaine version de l’ATA. Parmi les propositions, celle d’Andrew Hedrick : ce membre de la NTICS et activiste de la communauté Linux a tout simplement proposé de permettre l’activation de la protection sur le support à partir d’un code secret a priori fourni par l’éditeur des données. Cette solution devrait satisfaire les sociétés de protection de contenu, comme l’industrie hollywoodienne, tout en permettant à l’utilisateur de gérer ses propres données sans trop de contraintes. Mais certains, comme John Gilmore, cofondateur de l’Electronic Frontier Foundation, appellent tout simplement à boycotter les produits soumis au CPRM. Reste à savoir comment réagiront les acteurs de l’industrie, fabricants de supports de stockage comme éditeurs. Mais si le CPRM pourrait bien être installé sur les supports figés du type DVD et CD-Rom, il devrait épargner les disques durs.Pour en savoir plus : * Le site du NTICS (en anglais) * Le principe de protection vu par IBM (en anglais)