Delair-Tech lève 13 millions d’euros : la Chine au bout du drone

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Deuxième tour de table (13 millions d’euros) pour le Toulousain Delair-Tech et ses drones civils à usage professionnel. Quels objectifs en 2016 ?

L’activité de Delair-Tech va prendre une nouvelle dimension à l’international après un tour de table de 13 millions d’euros.

L’opération a été formalisée en début d’année, mais la société toulousaine, conceptrice de drones civils à usage professionnel, vient tout juste de l’annoncer, pour coïncider avec son cinquième anniversaire*.

Andromède SAS, la holding d’investissement de la famille Hériard Dubreuil, emmène cette levée de fonds en injectant 7 millions d’euros. Elle remet au pot après avoir participé, en 2013, à une première augmentation de capital également souscrite par Parrot.

Bpifrance apporte pour sa part 1 million d’euros sous la forme d’un prêt. Le reste (5 millions d’euros) provient de business angels qui « ne souhaitent pas être nommés », nous confie-t-on. Pas plus d’informations sur la nouvelle répartition du capital.

Analytique

Au contact des secteurs aéronautique et spatial, Delair-Tech a développé, au fil des années, une expertise dans l’acquisition, l’analyse, le traitement et la mise en forme de données géoréférencées.

À son offre hardware, qui comprend des drones certifiés pour une exploitation hors vue en mode automatique dans l’espace aérien civil (le premier modèle l’a été en 2012) avec une portée annoncée de 20 km sur 3G, 4G et satellite, elle a associé des technologies de big data et de deep learning mises en œuvre par le centre Delair-Analytics, fondé en 2014.

Ses clients sont aujourd’hui des gestionnaires d’infrastructures ferroviaires (SNCF), électriques (ERDF), pétrolières (Total), routières (Vinci), mais aussi des exploitants agricoles qui cherchent à optimiser leur utilisation de désherbants et de fertilisants.

Présent dans une trentaine de pays sur les cinq continents, Delair-Tech a dégagé, en 2015, un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros (+ 80 % d’une année sur l’autre), dont 38 % en France, 18 % en Amérique du Sud, 15 % en Afrique, 14 % en Europe (hors France), 10 % en Asie, 2 % en Amérique du Nord et 2 % au Moyen-Orient.

Le secteur le plus réceptif est celui de la topographie (29 % du CA), suivi de l’agriculture (17 %), des énergies (15 %), des infrastructures de transport (15 %), des mines (8 %) et de la sécurité (7 %).

Le regard vers la Chine

En matière de développement à l’international, Delair-Tech a ouvert une filiale en Australie au mois de janvier et vise les États-Unis pour le second semestre de l’année.

Une expansion en Chine est également à l’étude. L’entreprise a pu s’immerger, en novembre dernier, sur ce marché pendant une dizaine de jours dans le cadre de la première promotion du programme Acceleratech China, organisé par Bpifrance.

Pour ses 5 ans, Delair-Tech lance aussi Delair-Services. Portée par une entité éponyme, cette offre « clés en main » d’aide à la décision par l’imagerie aérienne se destine aux grands groupes industriels pour leur éviter d’avoir à monter, en interne, une structure dédiée aux drones.

* Le 11 mars 2011, Delair-Tech était fondé par Michaël de Lagarde (diplômé de Polytechnique, ancien de Schlumberger), Benjamin Benharrosh (Polytechnique ; a travaillé dans le secteur de la construction d’infrastructures de transport), Bastien Mancini (ancien du CNES, où il fut chargé du système de trajectographie des fusées Ariane) et Benjamin Michel (diplômé des Mines de Nancy). L’entreprise compte aujourd’hui une cinquantaine de collaborateurs.

Crédit photo : Delair-Tech (capture écran)


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