Déploiement de la fibre optique : le parcours du combattant de l’opérateur

Cloud

Prometteuse en termes de services, la fibre optique à domicile se fera
attendre. Illustration des obstacles rencontrés avec France Telecom.

Trois heures pour raccorder un client

Autant d’étapes qui nécessitent raccordements, soudures, épissures de fibres. Des opérations délicates qui ne peuvent être effectuées que manuellement. Et donc, gourmandes en temps. Et du temps, il en faudra encore pour déployer la fibre jusqu’au domicile du particulier. Autrement dit, acheminer le câble du PB, généralement situé sur les paliers, vers l’utilisateur final. Chez qui il faudra également installer une prise optique appelée, à terme, à remplacer la bonne vieille prise téléphonique et, pourquoi pas, la prise de l’antenne murale.

Aux technicien de trouver la meilleure configuration possible pour rendre l’installation la plus invisible tant du côté du client que dans l’esthétique des parties communes du bâtiment. Et, en la matière, cela ressort du système D. Surtout dans les immeubles vieillissant où les colonnes montantes et fourreaux vers les logements n’ont pas été conçus pour recevoir des « tuyaux » supplémentaires.

Selon René-Pierre Bidaud, il faut environ trois heures à deux techniciens pour raccorder un client. A raison de deux raccordements par jour par binôme de techniciens, on comprend mieux pourquoi le déploiement de la fibre prend autant de temps et de ressources humaines.

Et encore. Il ne s’agit que de l’étape finale du déploiement. Avant même le raccordement de l’immeuble, il aura auparavant fallu convaincre le syndic ou les propriétaires de signer avec l’opérateur pour accepter les travaux nécessaires à l’arrivée de la fibre optique. Un délai que ne maîtrise évidemment aucun opérateur.

Des retards qui s’accumulent

Une fois le contrat signé, le premier client intéressé peut espérer obtenir sa connexion six semaines en moyenne après sa demande. Chez Orange du moins. Une moyenne qui tombe à deux semaines pour les clients suivants qui bénéficient ainsi de l’installation des premiers points de branchements. En théorie.

Car, en réalité, les retards s’accumulent. Notamment à cause du manque de main d’oeuvre. « J’ai 3 500 clients en attente« , avoue le responsable chez Orange. A raison de 120 techniciens (2 x 60 binômes) dédiés, le déploiement avance d’environ 2500 raccordements par mois en Île-de-France.

Orange vise les 10 000 abonnés optiques pour la fin de l’année. Contre environ 2000 actuellement. Il va falloir mettre un coup d’accélérateur pour tenir les objectifs. En 2008, Orange prévoit 150 000 clients sur la France entière (dont 100 000 sur la région parisienne) pour un million de logements raccordables.