Des ‘Entretiens du nouveau monde industriel’ pour décrypter la culture numérique

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Cap digital, l’ENSCI et l’IRI du Centre Pompidou organisent Les Entretiens du nouveau monde industriel. Objectif : décrypter les tendances.

« Essayer de comprendre le tsunami qui nous arrive dans la figure, ainsi que ses conséquences politiques, économiques et sociales » pour « rendre intelligible ce qui est en train de se passer ». C’est l’une des ambitions de Cap Digital, selon Jean-Pierre Cottet*, le président de ce pôle de compétitivité parisien centré sur les contenus numériques. Au vu de la présentation qui a été faite ce midi aux journalistes, c’est aussi l’objectif des Entretiens du nouveau monde industriel, une manifestation qui sera co-organisée au Centre Pompidou de Paris du 27 au 28 novembre par Cap Digital, l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Pompidou (IRI) et l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI).

Coté culture, il faut « éviter qu’une cassure se produise entre la ‘grande’ culture et cette culture là », affirme d’emblée Bernard Stiegler, chercheur et philosophe à la tête de l’IRI, un service du Centre Pompidou ayant pour ambition de développer des technologies culturelles (allant de la musique, au cinéma et au tchat). Il constate que l’être humain est de plus en plus un « contributeur » ayant accès à « des technologies très avancées ».

Eviter la cassure

L’une des premières conférences des Entretiens du monde industriel (il y en a sept au total) portera d’ailleurs sur les « nouveaux médias ». Elle réunira Florence Nibart-Devouard (présidente de la Wikimedia Foundation), Alain Giffard (président de l’association Alphabetville) et Jacques-François Marchandise, de la Fondation internet nouvelle génération (FING).

L’IRI présentera aussi à cette occasion « Ligne de temps », un nouveau « logiciel communautaire permettant de faire une partition avec un film » et de « transformer le rapport au film en un rapport spatial et plus temporel« . Concrètement, l’outil permettra d’annoter des films et de créer pour les critiques et pour le public un outil de confrontation et d’échange « sur pièce ».

Pourquoi n’y a-t-il pas de Google français ?

C’est également l’une des questions sur lesquelles les organisateurs de cette manifestation entendent plancher, selon Bernard Stiegler. « Nous ne comprenons pas que nous ne sommes plus dans le même monde industriel que celui qui a fait Airbus », insiste-t-il. Avec Google, nous avons selon lui « affaire à un monde industriel plus perfectionné », qui « ne travaille plus dans une logique séquentielle » mais où « tout se fait en même temps, qu’il s’agisse de la recherche fondamentale ou du design » et où « le client interagit avec les contenus ».

« Le numérique créé de la complexité » et « la réussite industrielle passe par des processus de simplification de tout cela », renchérit Jean-Pierre Cottet pour Cap Digital, avant d’ajouter que « l’ergonomie est aussi importante que le produit » et que c’est ce qui fait la force de Google ou, plus récemment, de l’iPhone d’Apple.

Même son de cloche du coté de Francis Jutand, vice-président du pôle Cap Digital et directeur scientifique du GET (Groupe des écoles des télécommunications). Il estime qu’« en France, le numérique a jusqu’ici beaucoup été conçu par des ingénieurs. Il faut aujourd’hui mélanger l’ensemble et les faire travailler avec les contributeurs ». C’est aussi par ce biais qu’il espère éviter que « les innovations qui émergent sur Internet n’échappent à la création industrielle ».

* Jean-Pierre Cottet est aussi directeur des activités multimédia du groupe Lagardère.