Deux ans d’évolution de l’iMac

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Depuis juillet 1998, la bulle acidulée d’Apple roule sa bille. L’iMac, bien que souffrant d’une conception qui l’a enfermé à double tour (impossible d’y ajouter des extensions en dehors de la mémoire et la carte Airport) s’est permis d’évoluer en douceur. Son prix a fait de même… Description.

Sorti à l’été 1998, l’iMac s’est vendu à près de 5 millions d’exemplaires en deux ans, soit environ 1 toutes les 15 secondes, nuit et jour… Il nous a paru intéressant d’étudier l’évolution de cette machine dont l’influence s’est étendue bien au delà de la simple sphère de la micro-informatique pour devenir un véritable objet de mode. Et alors même que la technologie embarquée n’a guère été modifiée par la firme à la Pomme, l’iMac est pourtant passé du statut de machine dédiée à l’Internet à celui de studio de montage vidéo le plus simple du monde. Tout en étirant sa gamme de prix. Petit historique.

En 1998, avant l’iMac, l’entrée de gamme d’Apple est le PowerMac 5500. Comme l’iMac, c’est un tout-en-un : écran compris, il coûte 11 600 francs à 225 MHz, et 15 600 à 275 MHz. Le souffle du renouveau pousse alors Apple et l’iMac sort avec? 32 Mo, un processeur G3 à 233 MHz, un lecteur de CD-Rom 24x, un connecteur Ethernet 10/100 Base-T et un modem inclus pour moins de 10 000 francs. On le trouve en fait à environ 9 600 francs pour les moins chers.

Début 99, l’entrée de gamme enfin abordable

Sautons quelques mois, en février 1999 l’iMac bleu des débuts, légèrement amélioré, se trouve dans le commerce à 7 400 francs (mais il s’agit de la fin d’une série). On note donc une différence de 2 000 francs par rapport à son introduction. Dans le même temps, la machine se diversifie en se parant de cinq couleurs, prend 33 MHz, et s’achète pour 8 500 francs. Hop !, ostensiblement la machine perd du prix alors qu’elle prend du poids !

L’iMac génération 2 est une surprise : introduit dans le courant du dernier trimestre de 1999, il est l’occasion d’un saut de fréquence, passant à 350 MHz pour le moins puissant et 400 pour le plus rapide. La mémoire double de volume et les disques durs enflent. C’est l’occasion d’une segmentation : en termes marketing, il s’agit d’orienter le client vers la machine qu’il peut acquérir. La machine de base peut être trouvée à 8 000 francs (500 francs de moins que la version précédente), le milieu de gamme est à 10 000 francs et l’iMac Edition Spéciale est introduit à 11 600 francs environ. On assiste donc à une poursuite de la baisse des prix d’un côté pour l’entrée de gamme et un enchérissement de la gamme, avec notamment l’arrivée du DVD.

Quand l’iMac fait ses gammes

Les prix et les configurations ne bougent alors plus pendant 10 mois ! Mais la nouvelle introduction fait intervenir une modification radicale… des couleurs. La gamme actuelle est en réalité une évolution de la gamme introduite avec la deuxième génération d’iMac : on retrouve la machine de base, à 7 000 francs. Le milieu de gamme se scinde en deux : avec CD et avec DVD. Et l’édition spéciale poursuit dans la veine élitiste (plus de mémoire, de vitesse et de disque dur). Tarifs ? 8 500, 11 000 et 12 800 francs.

L’iMac s’est donc peu à peu décliné pour chercher à répondre à tous les types de besoins, et dans le même temps, alors qu’il s’améliorait, il a vu ses tarifs s’ajuster. La machine de base, est ainsi passée de 10 000 à moins de 7 000 francs. C’est toujours la machine dédiée à l’Internet. En revanche le milieu de gamme s’est légèrement renchérit : le DV n’est bien qu’un iMac II auquel on a enlevé le lecteur de DVD pour un lecteur de CD, en même temps qu’on lui faisait gravir des points en fréquence.

Des prix plus « marketing » que techniques

Le DV+, lui, est bien un iMac II DV avec 50 MHz et 10 Go de plus. Cet embonpoint lui a fait prendre 1 000 francs ! Enfin, le DV Edition Spéciale embarque 100 MHz de plus et double son disque dur pour un tarif supérieur d’environ 1 000 francs. On s’aperçoit donc qu’en segmentant son offre sur l’iMac, Apple module ses revenus. Et ses tarifs s’appuient bien sur la perception de la valeur apportée à l’utilisateur et non sur l’offre technique. Marketing, quand tu t’appuies sur le design, tu nous tiens…