DIGIFOOD lève des fonds pour rapprocher les buvettes des supporters

Apps mobilesEntrepriseLevées de fondsMobilitéStart-up
digifood-levee-fonds

Incubé au Tremplin, DIGIFOOD lève 500 000 euros en amorçage pour développer sa plate-forme logistique axée sur la restauration dans les enceintes sportives.

Courtin Investment a gardé l’œil sur Le Tremplin.

Après avoir mis ses billes dans Running Heroes, le fonds monté il y a un an par Christophe Courtin – entrepreneur à l’origine, entre autres, du groupe de conseil en assurance santé Santiane, cédé fin 2015 à BlackFin Capital – accompagne la levée d’amorçage d’une autre start-up membre de la deuxième promotion de cet incubateur parisien dédié à l’innovation dans le domaine du sport.

Cette jeune pousse se nomme RGFOOD. Fondée en novembre 2014, elle se présente plus volontiers sous la marque DIGIFOOD (que nous écrirons en minuscules pour la lisibilité), associée à son service exploité pour l’heure essentiellement dans les enceintes sportives.

L’idée est de permettre aux spectateurs en tribunes de commander tous les produits disponibles en buvette, puis, au choix, d’aller les récupérer via une file dédiée ou de se les faire livrer sans bouger de leur siège.

Le concept a été élargi à la précommande, à travers une plate-forme Web. Mais c’est bien sur l’application mobile (iOS, Android), lancée en août 2015, que s’oriente la communication.

Un modèle à répliquer

L’arrivée au sein du Tremplin en mai dernier a donné de la visibilité à Digifood, mais pour le fondateur Ronald Gautruche*, le véritable levier a été la BFM Académie : la onzième saison de ce « concours de créateurs d’entreprises à la radio » a souri à la start-up, sortie victorieuse en juin, après quatre mois de compétition.

Christophe Courtin avait donné un premier indice il y a quelques semaines en s’abonnant au compte Twitter de Digifood. Sa société emmène finalement, aux côtés de plusieurs investisseurs privés dont une holding de business angels, une augmentation de capital de 500 000 euros à laquelle s’ajoutent des prêts au montant non spécifié.

Un apport financier qui alimentera notamment la prospection à l’international. Présent quasi exclusivement en France, Digifood cherche à répliquer son modèle dans des pays où l’affluence aux événements sportifs est plus fort. En l’occurrence, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni.

Outre-Manche, on aura repéré un premier partenariat avec l’équipe de rugby des Saracens, qui évolue dans l’enceinte londonienne de l’Allianz Park.

La liste est plus longue dans l’Hexagone. Les clubs de Ligue 1 de football (l’OM, l’OGC Nice, le Dijon FCO…) côtoient ceux du championnat de basket-ball de Pro A (l’ASVEL Lyon-Villeurbanne, la SIG Strasbourg, le SLUC de Nancy, l’Élan béarnais de Pau-Lacq-Orthez…) et du Top 14 de rugby, dont le Stade Français.

Le club parisien, domicilié au stade Jean Bouin, fut le premier client de Digifood. Il a, selon Ronald Gautruche, « resigné » après avoir augmenté son chiffre d’affaires « de 10 à 15 % ».

Élargir le temps de vente

Les perspectives en matière de ROI sont alléchantes si on considère que la plate-forme logistique de Digifood peut être utilisée au-delà de la livraison de produits alimentaires. Le partenariat avec le Dijon FCO a évolué dans ce sens, pour inclure tout le catalogue de la boutique officielle.

« Il y a le côté restaurateur, mais il faut aussi voir l’apport aux spectateurs », souligne Ronald Gautruche, en suggérant que les clubs n’hésitent pas à rogner un peu sur les marges pour augmenter le panier moyen des spectateurs.

Le dirigeant met également en avant une « meilleure gestion du personnel », dont le travail peut être étalé sur l’ensemble de la rencontre, tranchant avec le modèle « traditionnel » des rushs d’avant-match et à la mi-temps.

La vision de Digifood ne s’arrête pas aux enceintes sportives : elle englobe l’ensemble des lieux clos où l’affluence aux points de restauration est trop importante. On parle là des salons et des foires aussi bien que des salles de concert, des écoles et des universités, voire des cantines d’entreprise.

Dans tous les cas, Digifood fournit une tablette connectée à la plate-forme logistique et gère ensuite, sur le principe de la solution « clés en main », l’ensemble du processus de collecte, d’analyse et de présentation des données.

* Titulaire d’un master en mathématiques et d’un MBA en management du sport, Ronald Gautruche avait rapidement été rejoint par François Chretienne (responsable opérationnel), Alexandre Armange (responsable commercial) et Tristan Vuitteney (responsable communication et marketing), présentés comme les cofondateurs de Digifood.


Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur