DigiWorld 2009 : un « ralentissement » de la croissance et après ?

Mobilité

L’Idate publie la nouvelle édition de son rapport de référence télécoms-Internet-médias en 2008. Entre analyses conjoncturelles et prémices de mutations…

La crise va-t-elle bouleverser l’ordre existant dans le monde IT ? Peut-on s’attendre à une redistribution des cartes ? L’institut d’études Idate vient de présenter la neuvième édition de son rapport DigiWorld Yearbook 2009, Les enjeux du monde numérique (télécoms-Internet-médias).

Un balayage à 360° sur l’année 2008 montre « un ralentissement » de croissance dans toutes les régions (Europe avec 3,4%, Amérique du Nord avec 2,9%, Asie-Pacifique avec 6,2%…) et dans tous les segments d’activité. Ce marché global pèse globalement 2739 milliards d’euros en 2008, ce qui représente une hausse de 5% par rapport à l’année précédente. « En 2009, on va rester dominé par le contexte de crise », suggère Yves Gassot par anticipation.

Selon l’atlas du DigiWorld, il apparaît que les services télécoms (opérateurs, équipementiers…) montrent une certaine résistance mais ils se situent « en bas de cycle à recherche d’un rebond » qui pourra prendre plusieurs formes : émergence de la norme Long-Term Evolution (désormais définitivement perçu comme le standard 4G), l’essor de l’Internet mobile, la fibre optique, réseaux nouvelle génération…

Si l’ordre des opérateurs télécoms ne semble guère évoluer dans le « top 10 », les changements dans le classement des équipementiers sont plus flagrants puisque l’on perçoit des fissures importantes dans les croissances de chiffre d’affaires : alors que des groupes industriels asiatiques comme Huawei et Samsung affichent des taux exubérants (+28,2% pour l’un et + 42,6% pour l’autre), d’autres sombrent complètement (l’américain Motorola est en perte de vitesse à – 21,6%).

Si la crise persiste, il est fort à parier que les répercussions seront plus fortes sur ce segment de marché avec, au bout du compte, une certaine concentration.

D’un point de vue technologies appliquées à l’industrie, l’impact de l’open source, de la virtualisation et du cloud est palpable mais il faudra une décennie pour en mesurer les effets sur l’économie IT globale.

Plates-formes : l’avenir des développements des services Web et mobiles

Convergence réseaux mais aussi convergence des contenus, difficile de ne pas lier les mouvements. Dans son rapport de référence, l’Idate souligne les « incertitudes » de l’économie du Web 2.0. Facebook, Twitter, MySpace ont un point commun : un socle défaillant de leur modèle économique essentiellement tournée vers la publicité en ligne.

Seule la puissance de feu d’un Google, qui s’appuie sur sa stratégie de micros-revenus générés via son programme de liens sponsorisés AdWords, peut résister à l’effondrement des revenus publicitaires. Mais derrière, les challengers traînent des pieds et l’échec du rapprochement entre Microsoft et Yahoo sur le marché des portails Internet laisse un goût d’inachevé…

Finalement, c’est dans la mobilité que l’on trouve les symboles les plus forts de l’année 2008 : Apple a marqué les esprits avec l’iPhone (20 millions de terminaux écoulés) et Google prend ses marques avec son nouvel OS mobile Androïd a défaut d’avoir réellement percé sur le marché des navigateurs avec le tout frais Chrome.

Le grand enjeu pour 2009 portera sur les plates-formes de développement : l’App Store démarre remarquablement bien. Même si l’on pourrait considérer cet espace comme une stratégie d’environnement fermé « à la AOL première génération » avec des barrières d’entrée strictes. Mais il faudra aussi juger du réel degré d’ouverture des autres plates-formes dites « open » (Google, Ovi de Nokia, BlackBerry, Windows Marketplace…).


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