DivX : les investisseurs n’ont pas eu peur du « MP3 de la vidéo »

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La société californienne, qui exploite le célèbre format de fichier vidéo
DivX, a levé 145 millions de dollars de capitaux sur le Nasdaq.

Après avoir déposé en mai dernier un dossier d’introduction en Bourse auprès de la Securities and Exchange Commission (l’autorité de régulation boursière aux Etats-Unis), la société à l’origine de l’un des formats de fichier vidéo les plus utilisés sur Internet (notamment les échanges illégaux de films en ligne) a réussi son entrée en Bourse.

DivX Inc a en effet annoncé, le 22 septembre, son introduction sur le Nasdaq, le marché américain des valeurs électroniques et des nouvelles technologies créé en 1971. 9,1 millions de parts de la société, dont plus de 1,6 détenues par certains de ses dirigeants ou investisseurs, ont été introduites sur le marché pour un prix fixé à 16 dollars. L’opération a rapporté à DivX la coquette somme de 145,6 millions de dollars.

Un succès quand on sait que l’entreprise visait une levée de fonds de 100 millions de dollar. Surtout, en regard du chiffre d’affaires de son dernier semestre qui s’élève à 27,2 millions de dollars pour 5,9 millions de bénéfices. Les investisseurs n’ont pas eu peur du « MP3 de la vidéo », qualificatif accordé au format DivX pour ces capacités à compresser jusqu’à un facteur 10 un fichier MPEG-2. Ce qui permettait de graver un long métrage sur un CD, ce qui a eu pour conséquence la prolifération des films piratés sur Internet.

Créé en 2000 par le français Jérôme Rota (voir interview du 21 novembre 2005), DivX propose un ensemble d’outils de compression de vidéo et de services. A l’origine, la version 3.11 du logiciel DivX s’appuyait sur une modification du codec MPEG-4 de Microsoft. Ce dernier n’appréciant guère de voir « piraté » ses technologies, les développeurs de DivX avaient rapidement déployé leur propre format de compression avec DivX 4. Format qu’ils n’ont cessé d’améliorer avec, aujourd’hui, DivX 6 (6.3 précisément). Les codecs DivX ont été téléchargés plus de 180 millions de fois de part le monde, dont 50 millions rien qu’au cours des 12 derniers mois.

DivX surfe sur l’essor des loisirs numériques

Basée à San Diego en Californie, la société est reconnue pour la qualité de sa technologie. Profitable, l’entreprise a signé nombre d’accords de licences avec l’industrie des lecteurs de DVD qui intègrent un lecteur DivX dans leur platines.

A ce jour, plus de 46 millions d’appareils sont certifiés DivX dont 10 millions rien qu’au cours du deuxième trimestre 2006. DivX a également signé des accords avec les studios hollywoodiens… notamment pour rajouter des systèmes de protection à son format de compression et limiter le piratage d’oeuvres audiovisuelles.

De part l’expansion des services de vidéo à la demande et la démocratisation des lecteurs DVD de salon, le potentiel de développement de DivX est effectivement énorme. La Bourse ne s’y est pas trompé.