e-Book : Amazon voit plus grand avec son Kindle DX

Mobilité

La firme américaine dévoile un lecteur d’e-books doté d’un écran plus grand, mais dont le prix a été revu à la hausse. Son objectif : conquérir tous les publics et tous les supports.

Plus grand, plus cher et multi-usages : telle pourrait être la définition du nouveau lecteur d’e-books que vient de présenter Amazon aux Etats-Unis. Le Kindle DX succède au Kindle 2, qui était sorti en février dernier. Atout de taille : ce nouveau lecteur de livres électroniques est toujours aussi fin (moins d’un centimètre d’épaisseur), mais il est surtout plus grand, passant d’une diagonale de 6 pouces (15 cm) à 9,7 pouces (25 cm), afin d’être plus adapté pour la lecture de pages en grand format, en mode vertical ou horizontal.

Mais, prévu pour sortir cet été aux Etats-Unis, le Kindle DX demandera un investissement conséquent aux consommateurs : il sera commercialisé 489 dollars, soit environ 368 euros, contre « seulement » 359 dollars pour le Kindle 2. Malgré un écran qui reste en noir et blanc, les capacités de stockage du nouveau lecteur d’Amazon ont été gonflées, atteignant ainsi les 3,3 Go, ce qui représente près de 3 500 e-books à stocker, contre 1 500 pour le Kindle 2.

Deuxième écueil : même si le PDF est désormais supporté en natif, le téléchargement des e-books ne pourra s’effectuer qu’à partir de son ordinateur ou du réseau 3G de l’opérateur Sprint. Exit donc le Wi-Fi, toujours absent du Kindle DX.

Un moyen d’aider la presse à sortir du marasme ?

Mais ce nouveau lecteur ne veut pas être un simple gadget électronique pour geeks avertis. Il se donne pour mission d’aider à sauver la presse et de développer de nouvelles habitudes de travail auprès des élèves, des étudiants et des professionnels.

Le Kindle DX, de par son format, rend désormais possible la visualisation des photos et de la maquette d’un journal papier transformé en e-book. La presse espère trouver dans ce support électronique un moyen de renaître de ses cendres, au moment ou la presse gratuite sur Internet lui porte préjudice.

Certains journaux américains tablent déjà sur le confort de lecture et la portabilité du Kindle DX. Le New York Times, le Washington Post et le Boston Globe vont lancer, en phase test ce été, des abonnements spécial Kindle : chaque lecteur abonné ne se trouvant pas dans les zones de distributions de ces journaux se verra proposer le dernier-né d’Amazon à un prix promotionnel, pour les inciter à lire les articles (payants) sur ce support.

Première étape : séduire les étudiants et les éditeurs scolaires

Le Kindle DX pourrait aussi bientôt se retrouver dans le cartable des écoliers et dans les salles de cours. Plusieurs éditeurs américains de manuels scolaires ainsi que des universités ont conclu des accords avec Amazon dans ce sens. Trois éditeurs (Wiley, Pearson et Cengage Learning) ont annoncé que leurs ouvrages allaient coloniser le Kindle dès cet été. Et cinq universités vont fournir à la rentrée à leurs étudiants un Kindle pour leur cours.

Les éditeurs comme la presse papier ne souhaitent pas laisser passer le train e-book : selon Amazon, les téléchargements de livres électroniques ont progressé de 35% depuis la sortie du Kindle 2, il y a quatre mois. Chaque titre téléchargé coûte en moyenne 9,90 dollars, ce qui reste moins cher donc qu’une édition papier. Les lecteurs peuvent aujourd’hui piocher parmi 275 000 e-books disponibles dans le Kindle Store.

Reste à savoir si les futurs lecteurs seront prêts à débourser près de 500 dollars pour cet appareil. Amazon apparaît aujourd’hui comme le seul poids lourd crédible sur le marché des e-books, malgré la présence de Sony et de son Reader, qui a au moins le mérite d’avoir dépassé les frontières américaines pour être commercialisé en France depuis septembre dernier à 299 euros.