E. Greffier: ‘Dell serait fier d’être le premier acteur industriel sur le marché Linux’

Mobilité

Dell veut jauger la demande liée à Linux avant de monter une offre
alternative à Windows. Le directeur marketing PC pour l’Europe chez Dell
s’explique.

Dès son retour aux commandes de la société début février 2007, Michael Dell a relancé les initiatives visant à mieux écouter les besoins des clients de Dell. L’ouverture, le 14 février 2007, du site IdeaStorm en est probablement l’exemple le plus emblématique. La plate-forme permet de recueillir les suggestions et commentaires des internautes mais aussi de voter pour les contributions à la manière d’un site de réseau communautaire à la Digg.com.

Le succès ne s’est pas fait attendre. En trois semaines, IdeaStorm enregistrait plus de 100 000 contributions. Dont l’essentiel des contenus tournaient autour de la présence de Linux et des logiciels libres dans le catalogue de Dell. « La demande la plus immédiate a été de créer un PC à base de Linux », confirme Eric Greffier, directeur marketing PC pour l’Europe chez Dell France. A ce jour, cette demande a été approuvée par plus de 114 000 votes. Près de 79 000 votes qualifient l’offre d’installation d’OpenOffice comme alternative crédible à Microsoft Office. Bref, en ligne, la demande des utilisateurs vers une offre « libre » surgit de toute part. De là à y voir un marché suffisamment grand pour pousser Dell à se lancer…

« Le problème est de savoir si ce mouvement reflète réellement une demande des clients et pas seulement des aficionados de Linux dont la communauté est, on le sait, très dynamique », relativise Eric Greffier. Autrement dit, comment valider les besoins du marché pour transformer des idées en modèle économique. Pour tenter de répondre à cette problématique, Dell a alors mis un questionna ire en ligne le 14 mars 2007.

Définir notre prochaine offre système

Bien qu’en anglais, celui-ci s’adresse aux clients, effectifs ou potentiels, du monde entier du constructeur. A travers six questions, l’enquête vise à définir le profil du demandeur (utilisateur professionnel ou particulier), le type de machine sur laquelle installer Linux (portable, desktop…), le type d’usage, la langue d’utilisation, le type de support technique désiré, et la distribution Linux à privilégier (entre Red Hat Enterprise Desktop, Fedora, OpenSuse, Ubuntu et autre). Bref, il s’agit de « définir notre prochaine offre système à base de Linux », comme l’écrit Matt Domsch, architecte Linux chez Dell, sur le blog Direct2Dell.

Autrement dit, si Dell prend l’initiative de proposer une alternative à Windows, ce sera sur un seul modèle de machine et avec une seule distribution Linux. Dans l’immédiat en tout cas. La validation des tests de certification demande un tel investissement qu’elle ne permettrait pas au constructeur texan de la répéter sur toutes les plates-formes Linux du marché avec tous les modèles de PC du constructeur. « Notre modèle de vente directe permet de proposer entre 600 et 700 options de configuration par PC », justifie Eric Greffier, « cela suppose que tous les tests soient fait en amont. » Et ce qui est fait pour Windows, devra être fait pour Linux.

Mais nous en sommes encore loin. Le recueil en ligne des avis des internautes prendra fin le 23 mars 2007. « Nous serons en mesure de donner un premier niveau de notre stratégie dans le courant du mois d’avril », ajoute Eric Greffier. « Si l’étude fait ressortir quelque chose de clair, le montage du modèle économique sera rapide. En revanche, si les résultats sont confus, cela risque de calmer les ardeurs. »

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