e-Publicité sur le marché français : l’échappée belle

Mobilité

Au premier semestre 2007, les investissements « e-pub » sont en hausse de 40%,
selon le Baromètre IAB-SRI-TNS. Sans compter les liens sponsorisés?

Le challenge n’était pas évident : comment faire salle comble avec une conférence de presse portant sur la publicité en ligne organisée en plein mois de juillet, traditionnelle période de désertion dans les rédactions ? Le trio IAB-SRI-TNS a gagné son pari. L’essor de la publicité sur Internet intrigue visiblement le marché des médias en ligne. On peut comprendre cet engouement au regard des tendances très encourageantes de marché.

Pour le compte de l’Interactive Advertising Bureau France et le Syndicat des Régies Internet, TNS Media Intelligence a révélé le Baromètre e-publicité pour le premier semestre 2007. Le bilan est satisfaisant pour tous les acteurs du marché : le montant des investissements publicitaires bruts sur Internet s’affiche à 1,2 milliard d’euros, en hausse de 40,1% par rapport à la même période l’année dernière (858 millions d’euros). Même si TNS recense un  » ralentissement léger de la croissance en fin de semestre ».

L’influence du Net se confirme à la lumière de deux éléments : si l’on compare ses performances avec les autres supports médias (presse, télévision, radio, cinéma et publicité extérieure), le Web Internet a enregistré la plus forte progression (+40,1%). Son poids est quasi-équivalent à celui de supports historiques comme la presse magazine et l’affichage urbain. Une santé tonitruante qui permettrait de décrocher une part de 10,8% sur le marché publicitaire, tous supports confondus. « A ce rythme, le Net pourrait devenir le troisième support le plus important en termes de publicité d’ici la fin de l’année », commente Luc Tran Thang, Président du SRI.

Les annonceurs affluent sur le Net

On peut également mesurer l’attrait du Web par son nombre d’annonceurs  » actifs » : 2433 (+ 58% en un an). En effectuant un classement par thématiques, TNS identifie cinq secteurs-clés qui investissent dans des campagnes en ligne : télécoms, voyages-tourisme, distribution (généraliste et spécialisée) « qui effectue une remontée importante « , finance et automobile.

Difficile de se montrer surpris en regardant le classement des dix premiers annonceurs du semestre. Par ordre d’importance, il s’agit de Voyages-SNCF.com, eBay, France Telecom, Switch Voyage (PartirPasCher.com?), Cdiscount, Renault, La Redoute, Bouygues Telecom, SFR et HP. L’IAB se félicite de nouveaux arrivants dans la publicité en ligne comme Le Coq Sportif, les magasins Super U ou Energizer.

Le budget moyen d’un annonceur actif est de 480 000 euros (quatre fois moins pour les nouveaux venus). Désormais, 97 des 100 premiers annonceurs en France ont inscrit Internet dans leur stratégie de médiaplanning.

Quels supports Internet accueillent ces campagnes ? Sans surprise, la part des portails des prépondérante (44,8%). Catégorie dans laquelle on retrouve des acteurs comme Orange, MSN, AOL, Yahoo et Lycos. Deuxième grand hébergeur d’e-publicité : les sites d’information généraliste (avec 11,9%). Ici, on retrouve des acteurs comme TF1.fr, le site du Nouvel Obs, LeMonde.fr, Libération.fr, M6?

Rappelons que l’étude TNS Media Intelligence s’appuie sur des déclaratifs émanant de 33 régies membres du SRI.

Les liens sponsorisés : le grand absent
L’étude TNS Media Intelligence porte uniquement sur le volet « display « . C’est-à-dire les campagnes d’affichage (bannières classiques, sky », pavé?). C’est-à-dire que les liens sponsorisés sont exclus. Dommage compte tenu de l’influence des AdWords de Google et de la volonté des autres portails de développer cette approche (comme Yahoo avec Panama). Néanmoins, « des discussions avec Google sont en cours », assure le duo IAB-SRI. Si les liens sponsorisés intègrent le classement TNS, toute la présentation du marché « e-pub » serait chamboulée. « Selon une estimation consensuelle, les liens sponsorisés représentent la moitié du marché publicitaire sur Internet en France », avoue Luc Tran Thang, Président du SRI. Dans ce cas, le marché « e-pub » global en France pourrait peser presque 100 millions d’euros sur un semestre (display et liens sponsorisés). Autre sujet de réflexion mené par l’IAB : comment mieux refléter la problématique publicité sur mobile dans les statistiques ? Ce sera l’un des grands chantiers pour le deuxième semestre 2007.


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