EasyEverything débarque à Paris

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Le Mc Donald du cybercafé ouvre sa première boutique à Paris avec près de 400 ordinateurs. Des prix agressifs pour des services attractifs dans un décor standardisé, le concept séduit. Dix-huit EasyEverything ont déjà ouvert leurs portes en Europe.

375 PC équipés d’écrans plats et de webcams sur 1 000 mètres carrés de surface, ouvert 24h/24 tous les jours de l’année, tels sont les chiffres impressionnants qui qualifient le premier cybercafé parisien de la chaîne britannique EasyEverything. Ce « plus grand cybercafé du monde », comme le souligne le slogan, doit ouvrir ses portes le vendredi 19 janvier 2001, à 16 heures, au 37 boulevard de Sébastopol, « entre Beaubourg et les Halles, le point le plus central de Paris », justifie Julien Sausset, directeur marketing pour la France. Comme dans n’importe quel cybercafé, on y vient pour se connecter tout en consommant une boisson (non alcoolisée), voire un sandwich. Mais à la différence des cafés Internet de quartier, EasyEverything affiche des tarifs forfaitaires agressifs : dix francs là où les autres affichent entre 0,50 et 1 franc la minute de surf. Ce supermarché de la connexion applique le Yield management, méthode qui permet de faire évoluer le tarif en fonction des taux d’occupation afin de réduire les files d’attente. Pour dix francs, l’Internaute surfera entre un minimum de vingt minutes et 3 heures (4 heures la nuit). Le crédit-temps, calculé toutes les cinq minutes en fonction de la fréquentation, s’affiche à l’entrée.

Webcam, téléphonie sur IP et sauvegarde sur CD

Plus qu’une connexion au Net, assurée par 4 Gbit/s de bande passante en fibre optique gérée par PSInet, EasyEverything a passé un partenariat avec Microsoft permettant aux clients de bénéficier de la suite Office, Works ou Encarta pour 15 francs supplémentaires (voir édition du 3 novembre 2000). En plus de la webcam, un système de téléphonie sur IP sera également disponible prochainement permettant de faire de substantielles économies sur les appels longue distance. Enfin, un système de sauvegarde centralisé sur disquette ou CD-Rom est proposé. Loin d’ignorer les problèmes de droits liés à l’utilisation de fichiers MP3, par exemple, Julien Sausset estime que « c’est le problème des sites qui les diffusent et non celui d’EasyEverything. De toute façon, il n’y a pas autant de demande qu’on pourrait le croire ». En revanche, les sites d’incitation à la haine raciale, pornographiques et de piratage sont filtrés.

4 000 personnes par jour

L’aspect standardisé de la chaîne EasyEverything (même décoration, même principe tarifaire et quasiment la même structure matérielle) est à l’origine de son succès. « La demande est énorme », confie Julien Sausset, « de la part des touristes mais surtout des résidents, y compris ceux qui possèdent une connexion Internet mais qui préfèrent bénéficier de débits plus rapides et de coûts plus avantageux qu’avec leur accès personnel. Et en venant chez nous, ils savent exactement ce qu’ils y trouveront. » Les responsables d’EasyEverything Paris attendent 4 000 personnes quotidiennement. « A partir de 50 % d’occupation, on gagne notre pari », estime Julien Sausset. Deux autres cybercafés de la chaîne devraient ouvrir leurs portes à Paris, l’un à Saint-Michel en milieu d’année et l’autre, fin 2001-début 2002, probablement dans le quartier des Champs-Elysées. Créée par Stelios Haji-Ioannou en 1999, la formule EasyEverything séduit. L’Europe compte aujourd’hui dix-huit boutiques. HP est passé du statut de partenaire à celui d’associé en investissant 150 millions de francs dans le capital. L’entrée en bourse est prévue d’ici deux ans.