eBay surenchérit en France

Mobilité

Le géant américain du commerce en ligne entre particuliers a ouvert son site français d’enchères en ligne. Lancement officiel ce 5 octobre, avec l’accent mis sur les ventes entre collectionneurs… et la légalité.

Comment font les tyrosémiophiles, lécythiophiles et autres numismates pour enrichir leurs collections respectivement en boîtes de camembert, échantillons de parfums et pièces de monnaie ? Ils vont sur Internet bien sûr ! Et ils peuvent maintenant aller sur eBay dans la langue de Molière. Site d’enchères en ligne, eBay arrive en France. Pour être tout à fait exact, le site est déjà opérationnel et bien annoncé sur l’ensemble des sites de la société à travers le monde (Allemagne, Australie, Canada, Etats-Unis, Japon et Royaume-Uni). Pourtant son lancement officiel aura lieu ce 5 octobre.

L’accent est placé sur les collectionneurs qui peuvent placer leurs objets en vente. Un prix d’achat minimum est fixé, ensuite les enchères démarrent jusqu’à une date déterminée au départ. eBay se rémunère d’une part sur la mise en vente (entre 1,5 et 20 francs) et d’autre part en prélevant une commission « lorsque le produit trouve preneur » de 1,25 à 5 % du montant de la vente. Il est à noter que pour l’instant eBay fait cadeau des frais de mise en vente.

Selon Philippe Fontaine, PDG d’eBay France, l’intérêt de l’arrivée de la société dans l’Hexagone est avant tout d’établir une communauté sérieuse de vendeurs et d’acheteurs. « Nous avons déjà plusieurs dizaines de milliers de Français qui passent par eBay, mais en nous implantant ici, nous établissons un village » explique-t-il. « Quel que soit le pays, les transactions se font dans la devise du site d’achat, les Français paieront donc en francs, c’est une énorme différence pour eux. »

eBay insiste sur le sérieux de sa communauté d’acheteurs et de vendeurs. Aussi c’est sans surprise que le site d’enchères cherche à éviter à tout prix de se retrouver dans la situation qu’a connue Yahoo avec la question de la vente d’objets nazis (voir édition du 11 août 2000). « Notre plate-forme a été développée au niveau mondial » explique Philippe Fontaine, « aux Etats-Unis aussi la vente de certains objets est interdite, c’est le cas de l’alcool par exemple. Nous sommes au courant de la législation française et tout est fait pour que les ventes interdites ne se produisent pas. »

Pour cela eBay a multiplié les sécurités, comme l’explique Philippe Fontaine : « Tout d’abord une liste de mots correspondant aux articles interdits a été définie, elle correspond à nos conditions d’utilisation. Ensuite nous faisons confiance à l’autocontrôle de notre communauté, les vendeurs veulent conserver un marché légal. Enfin au niveau des Etats-Unis, des bandeaux avertissent à la fois les vendeurs et les acheteurs si la description de l’objet de leur transaction correspond à notre liste. » eBay se réserve le droit d’ôter des enchères les objets indésirables.

De plus, un filtre a été placé sur le moteur de recherche du site français qui permet d’effectuer une requête sur tous les sites d’eBay. En entrant « nazi » on ne trouve aucune réponse, alors que plus de 3 000 objets sont proposés rien que sur le site américain. « En plus, nous développons une technologie qui permettra d’identifier la requête d’un navigateur version française et donc de l’empêcher d’accéder à des objets interdits à la vente en France », reprend Philippe Fontaine. Finalement, même si les moyens mis en place ne sont pas imparables, la bonne volonté d’eBay est clairement affichée. Alors : une fois, deux fois, adjugé ?

Pour en savoir plus : eBay France