Echanges interentreprises, vraie dynamique du Net

Mobilité

Deux études font le point en ce début d’année sur le commerce en ligne. Alors qu’Ernst&Young s’intéresse aux particuliers et à leurs profils, IDC met en avant le commerce électronique interentreprise, qui est le véritable moteur du secteur.

Internet, présenté comme un véritable canal du savoir et de la distribution en tout genre, ne serait donc pas un véritable outil d’achat, du moins entre les mains du grand public. Ernst&Young estime qu’en moyenne les acheteurs en ligne français ont effectué 10 achats au cours des 12 derniers mois et ont acheté sur 7 sites environ. L’étude poursuit en révélant que 33 % des foyers français possèdent un ordinateur et que 17 % sont connectés à Internet. Et de conclure que le pourcentage d’achats en ligne était de 4 %. Autrement dit, l’achat en ligne reste très confidentiel. D’ailleurs, si le profil des cyberconsommateurs se rapproche de plus en plus de celui du consommateur traditionnel aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie, cette mutation ne s’est pas encore opérée en France.

Les livres en tête des achats en ligne

Les produits achetés sur le Net cette année diffèrent des autres années ou des différentes études publiée à ce jour (voir édition du 13 octobre 2000). Les livres arrivent en tête des achats effectués sur Internet. 53 % des acheteurs ont en effet acquis des livres, les produits informatiques viennent ensuite avec 51 %, puis les réservations de billet pour 44 %, les produits liés à la musique pour 43 % et la vidéo pour 24 %.

Ernst&Young évoque le problème des frais d’envoi. Contre toute attente, ils seraient la cause première d’un abandon de caddie en ligne et sont classés en tête des facteurs décourageant l’achat sur Internet.

Aujourd’hui, la norme standard de référence en matière d’e-commerce est d’un achat par mois et par cyberconsommateur. Même si le B to C tend à évoluer chaque année, il reste loin derrière le commerce inter-entreprise. IDC estime que c’est principalement le B to B qui porte le commerce électronique. Le B to B a généré 86,5 % de l’ensemble des échanges Internet, soit un chiffre d’affaires de 40 milliards de francs sur l’année 2000. Concrètement, les dépenses en ligne générées par les entreprises connectées à Internet ont représenté 0,54 % du total des dépenses de consommations intermédiaires des entreprises en 2000, contre 0,16 % en 1999.

L’ecommerce pour accroître la rentabilité

IDC prévoit un doublement du chiffre d’affaires de l’e-commerce B to B (biens et services stratégiques et non stratégiques) sur la période 2000-2005. La dynamique de l’e-commerce B to B sera notamment portée par l’essor des transactions via les places de marché. « Internet n’est plus considéré par les entreprises comme un simple outil de communication ou une vitrine technologique mais comme un outil différenciateur synonyme de gain de parts de marché, d’accroissement de la rentabilité et de la compétitivité », commente Karim Bahloul, responsable de l’étude.

Dès lors, les entreprises investissent massivement dans des projets Internet de plus en plus ambitieux. En effet, le basculement vers une stratégie de distribution électronique représente une politique consommatrice de capital. Les investissements des entreprises liés à la mise en place ou à la maintenance de leur site d’e-commerce ont représenté 12,5 % des budgets consacrés à leur stratégie Internet.

Selon IDC, la croissance des dépenses autour des projets e-commerce restera « forte dans les cinq années à venir, tirée par l’adoption croissante d’Internet comme canal de vente par les entreprises de la frange PME/PMI et par l’amélioration constante des sites d’e-commerce existants ».

Pour en savoir plus :

* Ernst&Young

* IDC

Article modifié le 26/01/01.