Echec annoncé de la mobilité haut débit ?

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Le GPRS, la nouvelle norme de téléphonie mobile qui doit faire la transition entre le GSM et l’UMTS et qui doit être opérationnelle dès 2001, ne devrait pas connaître le succès escompté, d’après le cabinet d’étude américain Aberdeen. Selon lui, le GPRS s’adressera à une population de technophiles.

A force de parler de l’UMTS et de ses « énormes » capacités de transfert, on en oublierait presque le GPRS, qui est censé nous faire passer en douceur du téléphone GSM au téléphone dit de troisième génération. La norme est pourtant une réelle évolution dans la téléphonie mobile et permettra de faire passer des données à haut débit. La vitesse de transmission d’aujourd’hui (9,6 Kbit/s) est insuffisante pour une utilisation réelle d’Internet. La nouvelle norme, nommée GPRS (General Packet Radio Service) permettra d’atteindre en théorie une vitesse comprise entre 115 et 200 Kbit/s. Dès lors, avec un tel débit, les téléphones GPRS permettront de naviguer sur le Web aussi facilement que depuis un PC. Par ailleurs, le nouveau mode de tarification devrait être beaucoup plus économique. Il sera en fonction du volume de données transportées et non plus en fonction de la durée de connexion.

Un échec sur le plan commercial ?

Pour autant, ce défi technologique pourrait ne pas connaître le succès escompté par les opérateurs qui misent depuis ces dernières années sur des débits de plus en plus importants. Une enquête sur l’Internet mobile en Europe réalisée par Aberdeen, un cabinet d’étude américain, prévoit que le GPRS sera un échec. Non pas un échec sur le plan technique, mais plutôt sur le plan commercial. La nouvelle norme ne devrait pas être un produit de masse, mais s’adressera plutôt à une population technophile. En fait, le GPRS, tout comme le Wap qui court après son succès, incite à l’utilisation de nouveaux services qui ne sont pas encore au coeur des habitudes des consommateurs. Parmi ces services, on peut citer la messagerie, les jeux, le divertissement, la visiophonie, bref tout ce qui est lié à l’Internet. L’adoption du téléphone sans fil s’inscrit au contraire dans la continuité d’un usage somme tout classique du téléphone. Passer du sans-fil au surf sur Internet est un pas que visiblement les consommateurs, dans leur majorité, n’ont pas encore franchi. Quant à la population habituée à Internet, elle risque de se détourner de cette norme vu les faibles débits réels, qui sont en définitive loin des débits théoriques. L’étude révèle en effet que l’on se rapprochera plus des 28 voire des 14 Kbit/s que des 200 Kbit/s annoncés.

Que dire alors de l’UMTS ? Si la population n’est pas prête à se convertir au GPRS, on voit mal comment elle pourra succomber aux vertiges des débits proposés par l’UMTS (2Mbit/s). Ce dernier risque alors de se positionner sur un marché de niche, loin, très loin de pouvoir amortir les sommes énormes investies par les opérateurs dans la téléphonie de troisième génération.

L’offre GPRS de SFR disponible pour la mi-2001

En attendant, SFR, qui devait lancer avant 2001 ses services GPRS, préfère attendre que les constructeurs mettent sur le marché un nombre suffisant de terminaux pour les proposer au grand public. Selon Cegetel, le service devrait toutefois être proposé pour mi-2001. Toutefois, l’opérateur précise que son offre GPRS sera disponible dès janvier 2001 à destination d’entreprises partenaires telles la SNCF ou HP. L’opérateur assure toutefois que son réseau GPRS est entièrement déployé depuis le 15 décembre 2000, un investissement qui a coûté près de 400 millions de francs. Pourtant, selon certaines rumeurs, les opérateurs attendraient d’écouler leurs stocks de téléphones Wap avant de se lancer véritablement dans le GPRS.

Pour en savoir plus : L’étude d’Aberdeen (au format PDF et en anglais)