Echec des négociations entre Microsoft et Bruxelles

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L’Union européenne et Microsoft ne sont pas parvenus à trouver un arrangement à l’amiable dans le procès qui les oppose. L’éditeur sera donc condamné.

Le commissaire à la Concurrence, Mario Monti, et le p.-d.g. de Microsoft, Steve Ballmer, ne sont finalement pas parvenus à trouver un accord à l’amiable. Au terme de six ans de procédure, Bruxelles devrait donc condamner Microsoft pour abus de position dominante. Le verdict sera rendu le 24 mars. Outre une amende qui pourrait atteindre au maximum 3 milliards de dollars, l’éditeur serait condamné, selon des indiscrétions parues dans la presse, à communiquer certaines parties du code source de Windows à ses concurrents et à proposer, en plus de l’actuelle version de Windows, une version dépourvue du lecteur multimédia Media Player (voir édition du 16 mars 2004).

Une condamnation sans réelles conséquences

Le cabinet d’études Gartner Group minimise la portée de cette éventuelle condamnation sur l’état de la concurrence. D’une part, Microsoft dispose de suffisamment de liquidités pour s’acquitter de l’amende sans que son activité en soit affectée. D’autre part, le fait de laisser le choix aux consommateurs entre deux versions de Windows, l’une avec Media Player et l’autre sans, n’aura très probablement que peu de conséquences sur le marché des applications de lecture des fichiers multimédias, car il y a fort à parier que seul un faible nombre de consommateurs choisira une version de Windows moins riche fonctionnellement. Ce qu’il aurait fallu, c’est interdire à l’avenir à Microsoft d’intégrer dans Windows sous forme de nouvelles fonctionnalités, comme il l’a fait avec Internet Explorer et Media Player, ce que des éditeurs tiers commercialisent par ailleurs en tant qu’application, indépendante de tel ou tel système d’exploitation. Mario Monti aurait, semble-t-il, souhaité imposer un tel remède à Microsoft. Et c’est sur ce point que les pourparlers ont achoppé.