Économie collaborative : le décalage subsiste entre notoriété et usages

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Des données Médiamétrie démontrent que les Français ont acquis une connaissance de l’économie collaborative, sans pour autant en devenir massivement acteurs.

Du financement participatif avec KissKissBankBank à la vente en circuit court avec La Ruche qui dit Oui en passant par le transport de personnes avec Uber, Médiamétrie propose une définition large de l’économie collaborative dans la dernière vague de son observatoire dédié au phénomène.

L’institut a choisi d’inclure, dans ce baromètre présentant les tendances constatées au 3e trimestre 2016, l’ensemble des plates-formes numériques « qui mettent en relation les particuliers pour l’échange de produits et services »*.

Les trois quarts des internautes français interrogés connaissent au moins l’une de ces plates-formes. BlaBlaCar est la marque la mieux implantée dans les esprits (plus de 60 % la connaissent), suivie d’Uber et d’Airbnb.

Beaucoup de demandeurs

De là à franchir le pas, il y a encore du chemin. Environ 30 % des internautes français sont des acteurs de l’économie collaborative, au sens où ils sont inscrits sur au moins une plate-forme. Et parmi eux, seuls 5 % sont des « offreurs », par opposition aux « demandeurs ».

Les usages sont plus développés dans les secteurs de la mobilité et l’habitat, où l’utilisateur-type est une femme de 15 à 34 ans, étudiante ou CSP+. Dans le domaine de la finance, le public est plutôt masculin et plus âgé (35-49 ans). Reflet du développement géographique des plates-formes, ce sont surtout les Franciliens qui donnent dans l’économie collaborative liée à l’alimentation ainsi qu’aux biens et services.

Réaliser des économies reste la motivation principale des utilisateurs, même si pour 27 % d’entre eux, la pratique est aussi synonyme de démarche responsable, quand 26 % évoquent « une curiosité quant à de nouveaux modes de consommation ».

Une économie d’indépendants ?

Médiamétrie a englobé, dans son étude, une trentaine de plates-formes… sans pour autant aborder, dans sa synthèse, les réalités diverses que renferme l’économie collaborative.

Le député PS Pascal Terrasse s’est intéressé à cet aspect dans son rapport remis en début d’année au Premier ministre, entre fiscalité, protection sociale des travailleurs et évolution du modèle des acteurs de l’économie traditionnelle.

Les parlementaires se sont écharpés sur ce même aspect dans le cadre, entre autres, de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017, qui a abouti à la définition d’un seuil de revenus au-delà duquel les particuliers seraient soumis à affiliation au régime social des indépendants (RSI).

Sur ce point, on notera que selon McKinsey, 13 millions de Français – soit 30 % de la population active – travaillent de façon indépendante. Du côté d’Opinion Way, on affirme que 37 % des 18-34 seraient prêts à devenir autoentrepreneurs.

Le même institut déclarait, en mai dernier, que 24 % des Français avaient récemment acheté un produit ou un service réalisé par un particulier ; et que 11 % avaient financé le projet d’un particulier via un site de crowdfunding.

* Le marché global de l’économie collaborative a représenté 2,5 milliards d’euros en 2015, selon l’Ademe ; 3,5 milliards d’après le gouvernement.

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