Education : Apple reconnue par le ministère

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Le ministère de l’Education nationale a signé un accord cadre avec Apple qui fixe des objectifs qualitatifs aux relations entre les deux acteurs. Une reconnaissance de l’engagement de la firme dans le domaine de l’éducation.

Ambiance feutrée vendredi 4 juin 2004 dans les locaux de l’European Business Center d’Apple, situés dans le 8e arrondissement de Paris. La filiale du constructeur californien reçoit la visite des représentants du ministère de la Jeunesse, de l’Education nationale et de la Recherche (MJENR) pour la signature du premier accord cadre de son histoire. Rien de bien solennel pourtant : Benoît Sillard, le représentant du ministère délégué aux usages de l’Internet et Jean-René Cazeneuve, le directeur général d’Apple France, ont rappelé leurs objectifs pour l’éducation et se sont promis de coopérer avant de signer le document de 9 pages. Au sommaire : la formation et l’accompagnement des personnels éducatifs, le soutien à l’implantation d’infrastructures de réseau, des offres préférentielles sur l’équipement informatique et les logiciels et la prise en compte des publics handicapés ou malades. Le contrat cadre contient également un volet « veille technologique » demandant à Apple de soutenir le ministère dans ses choix d’outils, par le biais de conseils, d’évaluations et de transferts de compétences. En gros, le même type d’accords que ceux signés avec Microsoft ou Sun (voir encadré).

Au delà de cette normalisation des relations, il s’agit d’un événement historique pour Apple. Les produits de la firme, qui est présente depuis près de 25 ans au sein de l’Education nationale, restent des outils de choix pour les chercheurs. Et ce nouveau partenariat confirme à l’ensemble des acteurs de l’éducation en France (collectivités territoriales, établissements ou enseignants) le soutien du MJENR envers Apple, qui devrait ainsi pouvoir montrer plus facilement patte blanche auprès de la communauté éducative. L’accord cadre devrait permettre à Apple de s’appuyer sur les ADE (Apple Distinguished Educators), des enseignants qui font la promotion du Mac dans les écoles, pour faire connaître ses solutions. En parallèle, la firme va participer à la mise en place d’un Institut pour les Technologies d’Information et de Communication Apple (ITICA), qui développera des formations de trois jours destinées aux personnels des établissements du MJENR.

Informatique et Education nationale

L’histoire de l’informatique en France avait jusqu’à présent écarté Apple d’une adoption massive de ses solutions par les éducateurs (voir édition du 29 juin 2000). En effet, l’informatique à l’école relevait à ses débuts d’une volonté politique de préférence nationale destinée à renforcer l’industrie informatique française (Bull, Thomson, Goupil…). Après l’échec de la mise en place de cette industrie, les efforts se sont focalisés sur l’équipement à grande échelle en PC sous Windows. Depuis 1998, l’Education nationale tente de faire des choix pragmatiques en signant des accords cadres destinés à soutenir l’équipement des établissements dont elle a la charge, tout en les reliant en réseau et en montant une offre de contenus. Surtout, son effort de mise sur un pied d’égalité des différentes solutions s’est traduit par le soutien des logiciels libres (voir édition du 29 janvier 2001). Reste qu’Apple n’a pas attendu l’accord du 4 juin pour être présente au sein des établissements scolaires et de la recherche française : le cabinet d’études Gartner la crédite dans ce secteur d’une part de marché de 15 % en 2003. Quelques écoles d’ingénieurs comme l’Ensimag (voir édition du 28 novembre 2003) forment leurs étudiants sur du matériel frappé de la Pomme, et la prochaine Apple Expo devrait servir d’espace de démonstration à une salle de classe numérique dotée du matériel de la firme.