Emmanuel Macron mobilise l’écosystème IT dans le chaudron de VIVA Tech

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Viva Tech : le Président de la République Emmanuel Macron a rappelé ses engagements de campagne au nom du numérique. Une démarché bien rodée depuis son passage à Bercy,

« Si t’as pas ton selfie avec Macron, tu peux pas monter ta start-up »…

Jeudi en début d’après-midi, en attendant l’arrivée du Président de la République, des commentaires plus facétieux que perfides issus de l’assistance se multiplient à l’extérieur du hall Paris Expo Porte de Versailles qui abrite le forum VIVA Tech.

L’ancien ministre de l’Economie qui a remporté l’élection présidentielle arrive en terrain conquis. Emmanuel Macron se sent à l’aise avec les pros du numérique qui le lui rendent bien.

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L’accueil est plutôt guindé avec un parterre de dirigeants d’entreprise (Maurice Levy de Publicis, Stéphane Richard d’Orange, Bernard Arnault du groupe LVMH et Francis Morel, du groupe Les Echos – Le Parisien) et du secrétaire d’Etat chargé du Numérique (Mounir Mahjoubi) et une séquence appréciée de poignées de mains avec les visiteurs restés à l’extérieur, le Président de la République et sa délégation entrent dans l’enceinte d’un VIVA Tech en surchauffe.

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La chaleur à l’intérieur est accablante. Seul Pepper le Robot de SoftBank Robotics qui accueille le Président à l’entrée du forum échappe à la sueur.

 

C’est tellement flagrant : le salon Viva Tech est à Emmanuel Macron ce que le salon de l’Agriculture était à Jacques Chirac. Un moment de convivialité populaire avec un nombre incalculable de serrage de mains, d’arrêts à des stands d’exposants et espaces de groupes… Bon, l’escorte de sécurité du Président veille au grain dans ce bain de foule mais le passage de la délégation présidentielle provoque un joyeux brouhaha supplémentaire.

Dès le début de son allocution officielle, Emmanuel Macron a émis le souhait que Viva Tech (deuxième édition cette année) continue de croître au point de devenir aussi influent que le CES de Las Vegas.

« Aujourd’hui, la France est en train de devenir la nation des start-up (…) et il faut continuer ensemble », clame-t-il.

Le chef de l’Etat évoque la création d’un contexte plus favorable pour les entrepreneurs, « lever les contraintes », « créer des protections qui vont autour » et « un droit à l’erreur » pour les entrepreneurs qui sera établi dès cet été.

Le discours est bien rodé depuis son passage à Bercy. « La France sera la nation leader de l’innovation et de la révolution de l’entrepreunariat. »

Le nouveau Président a également confirmé sa volonté de changer la fiscalité associée à l’ISF pour libérer le capital dédié aux investissements dans la création et le soutien aux start-up.

Emmanuel Macron évoque le French Tech Visa, un levier d’attractivité qu’Axelle Lemaire (ex-secrétaire d’Etat au numérique) avait ébauché. La procédure pour attirer les talents internationaux en France s’ouvre aujourd’hui, accompagnée d’un site Internet dédié.

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Toujours dans son allocution, Emmanuel Macron a évoqué la création d’un fonds européen de type venture capital de 10 milliards d’euros de VC associant la France, l’Allemagne et l’Italie.

Internet des objets, intelligence artificielle, convergence… »L’Etat investira massivement mais nous aurons besoin de vos innovations », poursuit le Président de la République. « C’est une transformation de notre société entière : éthique, technologique, sociale, inclusive… ».

L’occasion de balayer d’autres grands sujets connexes comme le respect de l’environnement, la sécurité, la lutte contre la cybercriminalité et le terrorisme « tout en protégeant les libertés individuelles et en respectant les données personnelles »…

C’est nouveau cette démarche et il faudra s’habituer à ce réflexe de la part du Président de la République : Emmanuel Macron finit son allocution en anglais pour s’adresser aux créateurs du monde entier et leur assurer que la France est désormais « the place to be ».

Il avait déjà joué cette carte linguistique pour interpeller les Américains et le monde entier lorsque Donald Trump avait décidé le retrait des USA de l’Accord de Paris sur le climat. En détournant le slogan du président américain : Make the Planet Great Again.

L’opération séduction en mode « glocal » se poursuit.  

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