En route pour le transistor flexible

Mobilité

Les chercheurs d’IBM ont mis au point une méthode de fabrication de composants flexibles. Un pas de plus vers la réalisation d’écrans en plastique que l’on roule comme une feuille de papier.

Le silicium est le matériau de choix dans toute l’industrie électronique. Sous forme cristalline, il permet de fabriquer des puces de la taille d’un ongle dotées de dizaines de millions d’éléments, les transistors, dont l’organisation méthodique donne naissance aux processeurs ou aux mémoires. Sous forme amorphe, autrement dit de « verre », le silicium se transforme en écran plat, ou en panneaux solaires. Mais dans tous les cas de figure, il se manipule à très haute température, ce qui empêche, par exemple, de le déposer sur des surfaces plastiques et souples.

C’est justement cette souplesse que recherchent désormais les chercheurs. D’où l’idée de l’équipe de Cherie Kagan à IBM qui, comme beaucoup de chercheurs, s’intéresse aux matériaux organiques, dont est issue la vie, pour éviter les défauts des composants minéraux comme le silicium. Les scientifiques d’IBM se sont intéressés à un mélange d’iodure d’étain (minéral) et de phénylethylammonium (organique). Ils présentent cette semaine leurs résultats dans la revue Science. Principal avantage, les deux se manipulent en solution, liquide donc, à température ambiante et s’assemblent spontanément en couches successives qui permettent d’obtenir la fonction transistor: un interrupteur dont on commande l’action à distance. Les chercheurs tiennent donc un sérieux candidat à la fabrication d’affichages souples.

Comme les chercheurs ont parfois de la chance, la méthode conçue chez IBM affiche un prix de revient plus faible que les procédés de manipulation du silicium. Mais son industrialisation est encore une chimère. Les scientifiques vont devoir explorer de nouvelles combinaisons de matériaux pour trouver le composé le plus efficace, en attendant de pouvoir transformer leurs éprouvettes en lignes de production.

Pour en savoir plus: La recherche chez IBM