En route vers MacOS X : l’héritage

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Avec MacOS X, son nouveau système d’exploitation basé sur un noyau Unix, Apple fait le pari qu’il sera capable d’offrir le nec plus ultra en la matière. Retour cette semaine sur l’épopée du nouveau système Mac, avec pour commencer, une histoire d’héritage à relever?

PREMIERE PARTIE. A ses débuts, en 1984, le Macintosh fait figure de jouet : l’informatique de l’époque ne jure que par les lignes de commandes, du texte tapé directement pour signifier à la machine ce qu’on veut lui voir faire. Apple disposait aussi de ce type d’interface sur ses Apple II. L’arrivée d’une interface graphique, celle du Macintosh, qui supprime les ordres tapés sur le clavier par des ordres symbolisés par des images et des liens, modifie pour beaucoup la perception de l’ordinateur. Jueque là machine réservée à un petit nombre de spécialistes capables de décrypter son vocabulaire, l’ordinateur se démocrate.

Le problème majeur rencontré par Apple alors, repose sur la disponibilité pour ses clients de logiciels utilisant l’interface graphique et la souris. Microsoft est déjà à cet époque l’un des plus importants éditeurs, grâce à MS-DOS. Steve Jobs s’efforce d’obtenir en 1981 de la firme de Redmond un accord qui permette au Mac de disposer à sa sortie d’une petite logithèque. Ce qui arrive? Microsoft investit largement dans la conception d’applications pour le Mac avec Multiplan ou MS Basic. La compagnie profite de sa collaboration avec Apple pour être la première à vendre des applications destinées au Mac et pour apprendre le plus possible sur l’interface graphique grâce aux prototypes de Macintosh, destinés au développement et fournis par Apple. A la fin de 1983, Microsoft annonce Windows 1.0, quelques mois avant la sortie de Macintosh.

En 1985, Steve Jobs est évincé de chez Apple et remplacé par John Sculley. Microsoft sort Windows en craignant le lancement de poursuites en justice pour contrefaçon. Pour s’en préserver, la firme fait savoir à Apple qu’elle ne poursuivra pas le développement de logiciels destinés au marché du Mac si tel devait être le cas. John Sculley plie sous le coup de bluff de Bill Gates, alors qu’Apple est en position de force, et que Microsoft n’aurait pas pu alors quitter sans dommage le marché du Macintosh. Seule compensation obtenue, Excel pour PC ne sortira qu’en 1986.

Cinq années plus tard, le marché est complètement transformé. Les clones de l’IBM PC se multiplient sur le marché et Microsoft fournit les licences du système d’exploitation MS DOS-Windows à tout ce petit monde. John Sculley lance pour Apple le développement d’un nouveau système d’exploitation, Copland, qui doit sortir en 1995 et disposer de ce qui fait un système d’exploitation moderne, la mémoire protégée et le multitâche. Le successeur de Sculley, Michael Spindler, repousse la sortie du nouvel OS à 1996. Dans le même temps, Windows modifie son interface et se rapproche de MacOS avec sa version 95.

Spindler est remplacé par Gil Amelio en 1996. Ce dernier jette Copland à la poubelle. Il décide qu’il devient nécessaire de disposer d’un système d’exploitation puissant, rapidement. Il rachète NeXT, fondée et dirigée par Steve Jobs, et qui dispose d’un tel système. Apple lance alors le développement de Rhapsody, basé sur la puissance de NeXTStep et dont les bases reposent sur Unix et sur une interface de type MacOS. L’enjeu de Rhapsody est de passer du système du Macintosh « classique » à un système beaucoup plus évolué. Les développeurs devront réécrire leurs applications. La communauté Apple s’en émeut. Cela demande trop de travail. Apple change alors le nom de son système pour MacOS X (prononcer dix) qui disposera d’une « boîte à outils » permettant de faire tourner les anciennes applications, Carbon. Cette nouvelle est très bien accueillie. Reste à intégrer tout cela?

Demain : le défi MacOS X, intégrer une base Unix à l’environnement MacOS.