Environnement : les supercalculateurs jugés sur leur rendement énergétique

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Avec le classement Green 500, les superordinateurs seront désormais évalués en fonction de leurs performances par Watt.

Les chercheurs de Virginia Tech ont publié la toute première liste Green 500, qui classe les superordinateurs du monde entier en fonction de leurs performances par Watt et non de leur simple puissance de traitement. La liste des 500 superordinateurs les moins gourmands en énergie est un dérivé du Top 500, un classement semestriel qui répertorie les sites de superordinateurs les plus performants.

Le projet a été lancé à l’initiative de Kirk Cameron et de Wu Feng, professeurs associés travaillant pour le département des sciences informatiques de Virginia Tech. « La liste a vocation à encourager les gens à développer des systèmes qui utilisent l’énergie de façon efficace », explique Kirk Cameron. « Cette stratégie vous permet de réduire des coûts extrêmement élevés, entre 800 000 et 1 million de dollars par an et par mégawatt. C’est horriblement coûteux. Et pour faire tourner un système plus performant, cela va chercher dans les 1 à 4 millions de dollars par an. »

Le classement Green 500 permettra d’entrer dans une nouvelle ère où les superordinateurs seront comparés en fonction de leurs performances par watt et non plus seulement de leur puissance de calcul. Cette liste inaugurale utilise la puissance consommée pendant un test Linpack ou, à défaut, évalue le pic de consommation énergétique du superordinateur.

« Puisque la sélection de n’importe quelle mesure de performance énergétique fera l’objet de controverses, nous avons opté pour le nombre de ‘flops par watt’, une mesure aujourd’hui très largement utilisée dans la communauté », indique le site Green 500. Cette méthode est actuellement examinée par les chercheurs. Wu Feng espère que le processus « évoluera dans le temps afin de garantir une meilleure précision et de refléter plus fidèlement l’efficacité énergétique dans une communauté marquée par des hautes performances et par des changements extrêmement rapides ».

Le haut de la liste est entièrement dominé par les superordinateurs Blue Gene d’IBM, avec 26 des 27 meilleurs déploiements. Selon Caroline Roberts, responsable des ventes informatiques chez IBM Royaume-Uni, l’efficacité énergétique était une caractéristique de conception clé de l’architecture Blue Gene. « Depuis la vente du premier superordinateur Blue Gene en 2004, le système a fait des pas de géant », ajoute-t-elle.

En utilisant un grand nombre de CPU de puissance relativement faible (850 MHz contre 2 GHz pour la plupart des autres supercalculateurs), les machines Blue Gene « consomment très peu d’électricité tout en produisant une énorme puissance de calcul ». Le « nombre de flops par watt », conclut Caroline Roberts, deviendra une mesure de plus en plus importante pour les déploiements de superordinateurs à l’heure où la pression sur les problèmes écologiques et les coûts d’alimentation de ces systèmes se fait de plus en plus forte.

Adaptation de l’article Green 500 list ranks supercomputers de Vnunet.com en date du 22 novembre 2007.