Extensions génériques : top départ pour le .bzh

Régulations
extension-generique-bretagne

Après la Ville de Paris le 4 juin dernier, la Région Bretagne active à son tour l’extension générique de nom de domaine dont elle a négocié l’exploitation auprès de l’ICANN.

Conformément à la feuille de route établie au printemps dans le cadre du programme mondial d’élargissement du système des noms de domaines supervisé par l’ICANN, la Région Bretagne a activé son extension générique de premier niveau (« generic Top-Level Domain ») : le .bzh.

L’idée avait été avancée en 2004 par le député du Finistère Christian Ménard. La pétition lancée en parallèle sur le site Geobreizh.com ayant recueilli plus de 10 000 signatures en quelques mois, plusieurs collectivités bretonnes avaient été invitées à émettre un vœu en faveur du projet.  Tour à tour, les Conseils généraux d’Ille-et-Vilaine, de Bretagne et du Finistère ont rendu un avis favorable quant à la création d’une extension .bzh.

L’étude de faisabilité réalisée en 2007 avec l’association Bretagne Prospective a débouché sur la constitution d’une structure chargée de constituer un dossier de candidature et de réunir les fonds nécessaires à son dépôt auprès de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), autorité gestionnaire du nommage sur Internet.

En mai 2012, la Région soumettait sa candidature en même temps que 1930 autres prétendants parmi lesquels des groupements professionnels, des organisations et des collectivités. Le ticket d’entrée était fixé à 185 000 dollars (100 000 pour les frais d’évaluation ; 60 000 pour la mise en place de l’extension ; 25 000 pour le programme de gestion), somme à laquelle s’ajoutait un forfait annuel de maintenance à hauteur de 75 000 dollars ou 5% du CA généré par les ventes de noms de domaines basés sur l’extension enregistrée.

Un an plus tard, l’ICANN donne son feu vert pour l’émergence du .bzh et laisse la Bretagne libre d’en planifier la commercialisation. Après une série de tests techniques menés en qualité de registre et en collaboration avec l’Afnic (gestionnaire du .fr), l’association www.bhz a opté pour un déploiement progressif afin de développer la notoriété de l’extension et sa compréhension par le grand public.

Le .bzh est actuellement opérationnel sur deux sites : www.region.bhz et www.pik.bhz (« pik » signifiant « point » en breton). Les partenaires en profiteront dès cet été. Les détenteurs de marques pourront y accéder à partir de septembre. Il faudra patienter jusqu’en novembre pour les collectivités, les associations et les acteurs économiques. L’ouverture générale aura lieu en décembre, avec des prix encore non déterminés. Pour l’exemple, le .cat, mis en place en 2005 pour promouvoir la culture catalane, se négocie aujourd’hui autour de 15 euros.

Il s’agira, pour les marques, d’utiliser à leur profit les valeurs attachées à la Bretagne. Et pour la Région, de développer son attractivité en matérialisant son écosystème sur le Web à travers une galaxie de sites et services numériques, avec à la clé un potentiel en termes d’image et de développement économique.

Mais comme pour la Ville de Paris (qui a lancé son extension .paris le 4 juin dernier), plusieurs questions se posent, tout particulièrement quant à la capacité des internautes à s’approprier l’extension .bzh… et à la capacité des moteurs de recherche à l’indexer. Il existe également des enjeux en matière de régulation avec, au coeur du débat, le droit des marques. Ces dernières doivent – ainsi en a décidé l’ICANN – bénéficier d’un droit de dépôt prioritaire dans le cadre d’une « sunrise period ». Passé ce délai, il reste possible de recourir à des mécanismes d’opposition, évalués sur trois critères principaux : la propriété industrielle ; la moralité et l’ordre public ; la confusion potentielle avec des extensions existantes ou à créer.

—— A voir aussi ——
Quiz ITespresso.fr : que savez-vous de l’hébergement Web ?

Crédit illustration : michal812 – Shutterstock.com

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur