Des extraits de fiches STIC de rappeurs français disponibles sur Internet

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Un canular téléphonique a permis de récupérer et de diffuser sur Internet des éléments de fiches de police relatives à des infractions commises par des rappeurs. Fin décembre, la CNIL procédait à un contrôle du STIC.

Des éléments inscrits dans les fiches STIC de plusieurs rappeurs français ont été publiés sur Internet de manière détournée.

Ils ont été récupérés en procédant à des usurpations de fonctions par téléphone.

On ignore tout de l’identité des internautes ayant contribué à la diffusion de ces extraits de fiches de police.

Mais les auteurs se seraient fait passer pour des hauts gradés dans la police.

Selon PC INpact, un simple canular par téléphone dans des commissariats aurait permis de récupérer les informations.

Le camouflage est assez simple : « Bonjour collègue, on vient de procéder à une interpellation sur l’A86, on voudrait que tu nous sortes deux Stic (…) On ne sait pas si tu es capable de le faire. »

Parmi les rappeurs français concernés par cette consultation détournée d’informations de police, on trouve La Fouine, Morsay, Booba, Rhoff et Cortex.

Des fichiers audio reprenant des extraits des fichiers STIC étaient accessibles avant Noël via YouTube (désormais indisponibles).

La source initiale souvent citée dans les blogs qui ont repéré l’info en premier s’appelle ViolVocal.com (accès par mot de passe).

La polémique prend de l’ampleur. Cortex, l’un des rappeurs visés, a réagi à travers une vidéo disponible sur YouTube, en prenant le sujet comme « une rigolade ».

Néanmoins, le Parquet a ouvert plusieurs enquêtes et l’IGS (« la police des polices ») est saisie, toujours selon PC INpact.

Le STIC – acronyme de Système de traitement des infractions constatées – est l’un des fichiers de police les plus importants dans le cadre d’enquête.

Comme son nom l’indique, il permet de recenser les infractions constatée par individu et son volume de données est impressionnante : 44 millions de procédures, 6,5 millions de personnes mises en cause, 30 millions de victimes.

Mais la CNIL avait jadis pointé du doigt le fait que les informations n’étaient pas forcément réactualisées (ce qui serait toujours le cas actuellement) et qu’il existait des lacunes dans l’authentification pour accéder à l’information.

Coïncidence ? Fin décembre, l’Autorité de régulation en charge de la protection des données personnelles a annoncé sur son site qu’elle avait entamé « une série de contrôles concernant le fonctionnement du plus important fichier d’antécédents

judiciaires de la police nationale, le fichier STIC ».

En janvier 2009, la CNIL avait rendu public ses constats opérés lors d’un premier contrôle global du fichier. En observant « un taux d’erreur sidérant », elle avait fourni une dizaine de propositions d’amélioration.

Précision intéressante sur le site de l’autorité administrative : « Ce contrôle s’inscrit également dans la perspective de la mise en œuvre du « TAJ » (traitement d’antécédents judiciaires), qui remplacera le 31 décembre 2013 les fichiers STIC et JUDEX (fichier d’antécédents judiciaires de la gendarmerie nationale) et qui est, à ce titre, appelé à reprendre les données qui y sont contenues. »

Une évolution des bases de données des autorités en charge de faire respecter l’ordre public liée au rapprochement entre les forces de police et la gendarmerie, sous la houlette du ministère de l’Intérieur.

Credit photo : Shutterstock.com – Copyright : Michael D Brown

Bonus YouTube : des éléments du STIC dévoilés de BOOBA et ROHFF

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